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Alimentation : changeons !

Mis à jour le 25 février 2021
Le repas français est récemment entré parmi les joyaux mondiaux de l’UNESCO : réjouissons-nous que cet art de la convivialité soit ainsi reconnu. D’après la candidature française, ce n’est pas notre gastronomie qui est mise à l’honneur, mais la pratique sociale et son « schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert".

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Gaëlle Bouttier-Guerive

Cette succession de plats est  liée à des moments festifs : appliquée au quotidien, elle ferait frémir n’importe quel praticien de santé. En outre, ce schéma dont nous sommes si fiers n’est pas compatible avec les limites de notre planète. Depuis les années 80, l’impact de nos modes de vie a dépassé la capacité de la planète à se renouveler. Et, en France, l’alimentation représente environ 40% de cette empreinte écologique. Pesticides et engrais, transports, transformations, emballages… y pèsent lourd. Pourtant, par nos choix alimentaires, nous pouvons déjà favoriser des modes de production plus écologiques.

Plus que toute autre, la production outrancière de protéines animales n’est plus concevable : émissions de gaz à effet de serre, élevages concentrationnaires participant à la pollution des eaux, nourris avec du soja OGM cultivé au détriment de la forêt amazonienne notamment, 35 kg de poissons consommés annuellement par un Français moyen tandis que seuls 16 kg sont disponibles, production de céréales à destination des animaux au détriment des humains... Les Français sont les 1ers consommateurs européens de protéines animales, mais d’autres gastronomies, parmi les meilleures au monde, proposent une grande variété de plats végétariens délicieux. Enrichissons notre art culinaire des pratiques du monde entier, comme nous l’avons toujours fait. Et réservons les économies faites alors pour quelques repas d’une viande de qualité, respectueuse des conditions de vie de l’animal, de l’environnement, et bien plus savoureuse.

En outre, le gaspillage vertigineux des calories produites (un quart de notre nourriture est jeté à la poubelle) repose la question de notre consommation : repensons nos achats alimentaires et donc nos repas pour réduire ce gaspillage.

De nombreuses instances* plaident pour cette révolution dans nos assiettes. Pour notre plaisir, notre santé et celle de la planète, retrouvons ces qualités qui ont permis à notre repas d’entrer au patrimoine de l’humanité : les Français sont vus comme des bons vivants, capables de préparer un bon repas, d'accommoder les restes… Ces qualités sont le reflet de notre capacité à tirer le meilleur de toute évolution de société, aussi nécessaire et urgente soit-elle face aux enjeux environnementaux. Un mélange de créativité, d’économie, de générosité, de modestie des besoins mènent ces cuisiniers du quotidien à tirer le meilleur parti de notre humanité et de notre environnement. Et de cela nous pouvons concevoir une fierté sans borne.

Gaëlle Bouttier-Guerive est Chargée de programme Environnement au WWF

*UNEP (Nations Unies pour l’Environnement), FAO (Nations Unies pour l’agriculture), Académie des sciences, Académie d’agriculture de France, Académie des sciences morales et politiques, étude Agrimonde de l’INRA…
Gaëlle Bouttier-Guerive

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