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Industrie textile

Dans la peau d'un ouvrier textile au Cambodge, le docu-réalité choc

Avec un salaire de 3 $ par jour, impossible de faire ses courses au supermarché pour nourrir une famille.
Aftenposten
Claire-Marie Germain
Claire-Marie Germain
Mis à jour le 25 février 2021
Fermer les yeux, ne rien savoir, c'est souvent la solution au conflit entre éthique et prix bas. Les grandes marques revendiquent une transparence bidon pour rassurer notre conscience de consommateur peu regardant. Les jeunes blogueurs du quotidien norvégien Aftenposten se sont infiltrés au coeur de l'exploitation, dans une usine textile au Cambodge. Un témoignage édifiant.

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"J'ai cousu l’une de ces vestes mais je ne pourrais jamais me l'acheter, elle coûte un an de salaire pour moi" explique Sokty, 25 ans. Elle travaille dans une usine textile au Cambodge, l’un de ces ateliers de la misère semblable à celui qui s’est effondré en 2013 au Bangladesh faisant 1 127 morts. Le point commun de ces usines qu'on appelle en anglais "sweatshops" ? Mango, H&M et les grands distributeurs de prêt-à-porter low cost qui s’y fournissent, au mépris du droit international du travail et de la dignité humaine.
Trois Norvégiens dans la tourmente des usines cambodgiennes : le docu-réalité d'Aftenposten
Anniken, Frida et Ludvig, trois jeunes Norvégiens blogueurs de mode, ont accepté de passer un mois dans la peau des petites mains de la grande distribution textile. Dans le docu-réalité "Sweatshops - Deadly fashion", ils témoignent pour le journal Aftenposten de leurs effroyables conditions de travail. Une besogne extrêmement répétitive et pénible, des horaires abrutissants et un salaire misérable... on est bien loin de l’existence confortable, et presque luxueuse en comparaison, que les jeunes gens menaient en Norvège.
« What kind of life is this ! » s’exclame une Anniken indignée et traumatisée. Dans la famille d’accueil des jeunes gens, toute la famille dort à même le sol et se lève aux aurores pour embarquer dans le camion surchargé qui emmène les travailleurs à l’usine. Avec un salaire de 3 $ par jour, impossible de faire ses courses au supermarché pour nourrir une famille.  Avec leurs 9 $, les jeunes Norvégiens ont toutes les peines du monde à réunir les ingrédients nécessaires à la confection d’un dîner basique pour leur famille d’accueil. Le coût de la vie, bas au Cambodge, ne suffit pas à suppléer à un salaire bien trop faible.
[video:https://www.youtube.com/watch?v=-SCHfV97D7I width:500]

Tous les épisodes de la série "Sweatshops - Deadly fashion", sous-titrée en anglais sont disponibles sur le site de la chaîne Aftenposten

H&M sur le banc des accusés
Si ce docu-réalité a le mérite de relancer la polémique autour des conditions de travail dans les usines des grandes marques low cost, le quotidien norvégien n’est pas allé jusqu’au bout de sa démarche. Anniken et Frida sont aujourd’hui en conflit avec la production pour avoir dissimulé les images des manufactures H&M. Une omerta qui bénéficie au géant suédois et renvoie à de précédentes controverses autour de ses méthodes de production. Canal+ avait soulevé la question en juin dernier dans une enquête intitulée « Le monde selon H&M ».
[video:https://www.youtube.com/watch?v=hdpTLpTiRNg width:500]
 

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