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Interview de Bénédicte Dubart, femme-sculpteur aérienne

Art et prémonition : les sculptures aériennes de Bénédicte Dubart
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Claire-Marie Germain
Claire-Marie Germain
Mis à jour le 25 février 2021
Les oeuvres de Bénédicte Dubart ont une particularité intrigante : elles semblent vouloir décoller du sol de son atelier. À mains nues, l’artiste travaille la terre, et s’invente une vie en apesanteur.

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #21 février-mars 2019

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Passionnée et entière, Bénédicte vit son art. Lorsqu’elle “se bat contre une sculpture”, elle est à fleur de peau, envoie tout balader. Puis l’inspiration revient, et avec elle le calme des profondeurs. “Mes œuvres sont ma biographie”, estime l’artiste.

Quand elle commence la sculpture, à 32 ans, Bénédicte a trois enfants à charge.

“J’avais beaucoup de responsabilités. C’est ce qui explique la pesanteur de mon œuvre de l’époque. Mes statues étaient compactes et ancrées dans la terre.” Mais malgré les difficultés, la jeune femme vit éperdument sa passion. Le corps humain me fascine, s’émeut-elle. “Je n’aurai pas assez de ma vie pour dire tout ce que j’ai à en dire.” Aujourd’hui libérée des biberons et des couches, l’artiste s’élève hors des contraintes matérielles, et ses sculptures s’envolent.

Un jour, elle réalise une sculpture prémonitoire...

Les histoires de glaise qui encombrent son atelier parlent du passé de la sculptrice et de son avenir, sans paraître s’inquiéter de l’ordre des événements. Comme ce torse de femme ouvert en deux d’où s’échappent des fleurs. Elle le nomme De ces blessures d’où naissent des roses. Puis un jour, suite à un accident, le torse de Bénédicte doit être ouvert en deux.

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“C’est comme si mon art avait un pouvoir de prémonition, s’étonne l’artiste. Je me suis dit : je dois faire attention à ce que je sculpte.” Alors Bénédicte “positive” son œuvre.  De torturées, ses sculptures deviennent aériennes, pour ne pas se porter préjudice. Ses créations s’imposent toujours comme des évidences, mais des évidences du bonheur.

Les œuvres de la sculptrice sont aujourd’hui “ouvertes à l’inconnu, aériennes, verticales”.

Un mot inspire Yallah, œuvre qui traduit l’élan de la vie. Parfois c’est une émotion, comme pour Agua Vida, née d’une discussion autour du “fleuve de l’existence qui nous emporte”. Au bord du monde (voir la page de droite) raconte le sentiment d’appartenance à une famille, qui fédère les individus malgré leurs chemins divergents. J’ai eu du mal à me remettre à sculpter après cette œuvre, se rappelle l’artiste. J’avais l’impression que tout était dit.” La famille, cœur de la vie de Bénédicte, est le départ et le point culminant de son envol.

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Les œuvres de la sculptrice sont aujourd’hui “ouvertes à l’inconnu, aériennes, verticales”. Et le bonheur qu’elles prédisent semble s’incarner dans la vie de cette maman hors-norme et artiste accomplie. Comme ses enfants ont appris à marcher, ses sculptures se redressent et s’élancent, sous les mains émerveillées de l’artiste.

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