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“Je me comporte comme la personne que j'ai envie d'être”, l'interview de Franck Lopvet

franck lopvet
"Les humains sont des êtres de jugement. Ce que l'on connaît de nous, on le connaît par rapport au reste du monde."
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Anne Ghesquière
Anne Ghesquière
Mis à jour le 25 février 2021
Conférencier et auteur du livre "Un homme debout", paru en 2017, Franck Lopvet défraie la chronique dans le milieu de la spiritualité, notamment par son franc-parler et son interprétation du bien et du mal. Ses idées controversées ont construit sa notoriété. Entre stages et conférences, il propose à chacun un chemin vers l’acceptation de soi dans son intégralité, et répand sa parole singulière en incitant à vivre une vie qui nous ressemble et nous fait ressentir la joie d’être soi. Rencontre avec un penseur moderne, décalé et inspirant.

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> Retrouvez l'interview de Franck Lopvet dans l'épisode 36 du podcast Métamorphose, le podcast qui éveille la conscience. 

 

Cette interview a été publiée dans le magazine FemininBio #25 octobre-novembre 2019

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Le look de Pierre Richard, la verve de Fabrice Luchini, le charisme d'Amma... ainsi pourrait-on décrire celui dont la forte personnalité attire chaque année des centaines de curieux en quête de retour à soi. Ses rendez-vous avec le public, qui affichent complets de longs mois à l’avance, tant les échanges et les expériences proposées y sont en rupture avec le connu, transforment radicalement la perception de l’existence et de l’expérience.

Franck Lopvet est surtout et avant tout lui-même. Clairvoyant depuis toujours et en quête de vérité. Son chemin de vie l’a mené vers une spiritualité détachée d’un paradigme rejetant toujours le mal. C’est à l’occasion d’un épisode du podcast Métamorphose que Franck Lopvet s’est livré au micro d’Anne Ghesquière, fondatrice de FemininBio, qui a elle-même participé à l’un de ses stages immersifs.

AG : Franck, parlez-nous de votre parcours et de vos perceptions subtiles...

Franck Lopvet : C’est un simple complexe d’infériorité qui m’a au départ poussé à trouver des stratégies pour survivre dans une courd’école. J’ai découvert à 15 ans que je pouvais dire des mots qui faisaient que, d’un seul coup, j’obtenais le respect, pour ne pas dire la peur, de mes camarades.

J’ai grandi et me suis aperçu que cette information que j’avais sur l'autre pouvait être utilisée soit pour lui faire du mal, soit pour lui faire du bien. J’y ai alors longtemps travaillé, et en devenant de plus en plus précis j’ai développé ce qu’on appelle la "clairvoyance" qui, je le précise, est au départ un fonctionnement normal de l’être humain.

Qu’est-ce que l’expérience humaine ? Je pense aux propos de Neale Donald Walsch qui affirme que c’est dans la séparation avec le divin que l’on peut expérimenter l’incarnation.

Je rejoins son point de vue qui est pour moi le but de l’existence et le sens de la vie. L’idée est de faire semblant d’oublier que nous sommes le tout, pour être un morceau du tout. Ainsi, les morceaux du tout se rencontrant, ils peuvent s’expérimenter.

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Pour imager mon propos, je peux dire que dans l’unité, j’ai à la fois chaud, froid et tiède. Ayant chaud, froid et tiède simultanément, je ne peux rien ressentir. Dans le monde séparé, où l’espace temps existe, je vais d’abord avoir froid, puis tiède puis chaud, et je vais pouvoir en faire l’expérience. Autrement dit, Dieu ne peut faire d’expérience que lorsqu’il oublie d’être Dieu.

Pour vous, qui est Dieu ?

Dans mon monde on ne peut pas dire "qui" mais "qu’est-ce que Dieu ?" C’est le mot que j’utilise pour parler du tout, de la vie ou de l’Amour. Je pense que Dieu n’existe pas, mais qu’il "est". Pour dire les choses plus clairement, quelque chose qui existe partout, tout le temps, n’existe plus. Comme lorsqu’on oublie que l’on respire parce qu’on respire en permanence. En réalité, j’utilise cette notion de "Dieu" tout en sachant qu’elle n’existe que pour que je puisse en parler.

Est-ce que l’on s’oublie en s’incarnant ?

Au moment de notre incarnation nous allons filtrer qui nous sommes et venir avec de la mémoire, de l’hérédité, sûrement quelques projets. Pour faire cette expérience, il est nécessaire qu’une amnésie se pose : il faut oublier que nous sommes la totalité pour pouvoir se croire "soi" et faire l’expérience du morceau de Dieu que l’on va être.

Selon vous, nous choisissons donc de nous incarner ?

Bien sûr ! J’ai une forte envie de m’incarner parce que Dieu veut s’expérimenter, se connaître. Je ne crois pas que l’on vienne pour quelque chose en particulier, si ce n’est le fait d’être en vie. Une fois que je suis arrivé dans le monde relatif, où tout est fonction de l’inverse, je me remets à tout qualifier en bien ou en mal.

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C’est là que commencent à surgir les questions : "Avais-je vraiment envie de venir ici ou pas ?", qui est la question sous-jacente à "Est-ce qu’on nous fait subir une incarnation ou est-ce qu’on la choisit ?", et cela est très lié à la question du bien et du mal, qui sont des expériences purement terrestres.

C’est ce qui nous donne cette sensation de “nostalgie de l’ailleurs”, comme le dit la philosophe Arouna Lipschitz ?

J’ai remarqué que si l’on plonge suffisamment longtemps nos yeux dans ceux d’un humain, on y trouvera toujours un fond de tristesse ou de nostalgie. Je raccorde cela à nos mémoires multidimensionnelles ou stellaires, au sentiment que l’on peut avoir un jour autour de la table avec ses parents de ne pas appartenir à cette famille. C’est à cet endroit-là qu’on ressent cette nostalgie d’un ailleurs.

Et vouloir changer, c’est lutter contre une part de soi-même ?

Oui, je crois maintenant fermement que le travail sur soi et l’idée de devoir changer ou s’améliorer est posée sur la croyance que je suis "mauvais" de naissance. Notre vie est devenue une course à la sécurité et à devenir des bonnes personnes, on en oublie de vivre et de jouir de la possibilité de ses sens. C’est là que je n’ai plus envie de devenir une bonne personne, car la bonne personne en moi est fonction de la mauvaise, et vouloir éradiquer le mal en moi est, in fine, le désir d’éradiquer le bien, donc de mettre fin à ma propre expérience. J’ai compris que j'étais en train d’attenter à ma vie quand j’ai essayé de rejeter ou d’évacuer le mal en moi. Mais vouloir éviter le mal c’est vouloir éviter le bien, car l’un ne va pas sans l’autre.

Comment peut-on débusquer nos masques et nos personnages de fiction sans pour autant les juger ni les rejeter ?

Je ne mettrai pas dans le même sac l’idée de juger et de rejeter. Les humains sont des êtres de jugement. Ce que l’on connaît de nous, on le connaît par rapport au reste du monde.
Nous sommes dans un monde relatif, et l’idée du non-jugement est un déni de notre dualité. On confond le jugement et la condamnation. Je me juge, je me vois dans des choses que je qualifierais de positives et d’autres de négatives, mais c’est le propre de l’humanité.

Une sorte de blessure originelle ?

La blessure originelle c’est le manque de soi, le fameux oubli de notre nature la plus profonde. Lorsque je suis face à une attitude humaine que j’aurais tendance à vouloir rejeter, je suis en réalité face à un miroir de moi-même et à un humain qui se manque.
Si la stratégie mise en place me paraît nauséabonde, cela n’est jamais qu’une stratégie pour essayer de combler le manque qu’il a de lui.

Vous parlez beaucoup de spiritualité, mais ce qui est de l’ordre de la spiritualité et du New Age vous agace et ne vous semble pas juste.
Je ressens une profonde indignation quand des gens viennent me voir en stage et ont le sentiment d’être mauvais. En réalité ils cherchent tellement à être bons qu’ils finissent par être mauvais.

Ils sont mauvais ou plutôt très mal ?

Une personne qui est très mal est une personne qui, au fond, se pense très mauvaise. La pression judéo-chrétienne y est pour quelque chose, et le New Age, tout comme la spiritualité ésotérique, s’en est inspiré : vous avez des ennemis à l’intérieur de vous, vous devez vous en méfier et les éradiquer. Si vous réussissez, vous toucherez le nirvana, l’éveil, avec toujours ce système de punition, de récompense et de karma. Les pratiquants ont le sentiment qu’ils ont un juge au-dessus de la tête, qu’ils doivent surveiller leurs pensées, que leur ego et leur mental sont leurs ennemis.

Comment peut-on vivre sa spiritualité sans être "perché", New Age ou judéo-chrétien ?

Il faut se demander avec honnêteté quelles sont les intentions sous-jacentes. Dès que la spiritualité m’engage à devenir une personne que je ne suis pas, c’est un piège dans lequel je ne veux pas tomber. Je ne veux plus fonctionner avec une morale extérieure ni une charte de bons comportements, bibliques ou nés du dernier best-seller New Age. Je veux fonctionner avec ma loi intérieure en me comportant comme la personne que j’ai envie d’être.

Pourquoi est-ce si difficile d’accueillir ce qui est ?

Parce que nous vivons depuis longtemps dans un fonctionnement binaire et qu’il est difficile d’accepter ce qui est. On a du mal à comprendre que quelque chose peut exister tout en étant inacceptable.

Cela sous-entend une forme de perfection sur le plan de l’âme et de l’être ?

Du point de vue de l’âme qui ne connaît pas la mort, il devient difficile de qualifier les choses en bien ou en mal. L’humain fait la confusion entre le désagréable, le douloureux et le mal. Or, ce n’est pas parce qu’une expérience est désagréable qu’elle ne devrait pas arriver ! On peut vivre quelque chose de dur et se rendre compte plus tard que cet événement était fondateur. Accepter ce qui est ne veut pas dire que ça va être agréable.

Est-ce qu’il y a une forme de déterminisme dans l’idée de la mission de vie ?

En réalité, ce qui se cache derrière la mission de vie, c’est le désir d’exceptionnalité de chacun. J’ai rarement vu quelqu’un dire que sa mission de vie était de vider les poubelles du quartier. Les missions de vie que j’entends ne sont que lumière, joie et amour. Les humains aiment surmonter des défis, et l’énergie sous-jacente à la mission de vie pourrait se traduire en "Dis moi à quel point je suis exceptionnel car je me trouve trop nul dans mon humanité". Pour moi, notre mission de vie c’est d’être nous-mêmes, car il n’y a aucune possibilité d’être autre chose que soi.

Quelle est votre plus grande espérance pour le monde ?

J’ai l’espoir que lorsque mon arrière-petit-fils naîtra, il ait encore la possibilité de vivre le pire et le meilleur. Que dans un élan d’holocauste on n’aura pas tenté d’éradiquer le mal de cette planète, en enlevant le pire pour tenter d’être meilleur. Mon espoir c’est que chacun se rende compte que nous vivons dans un paradis, où chacun fait l’expérience de ce qu’il est. Et que même si cela n’enlève rien à la douleur, à la blessure, je pense que le jeu en vaut la chandelle.

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Franck Lopvet dans le podcast Métamorphose, épisode #36

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