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Boire de l'eau pour l'économiser

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Alexis Botaya
Alexis Botaya
Mis à jour le 25 février 2021
Comment gérer le problème de la rareté de l'eau ? Les réponses d'Alexis Botaya, notre contributeur.

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LE FAIT

2008, année de l'eau : le mois de Mars vient d’ouvrir les festivités. Et étrangement, c’est à mesure que grandit chez les scientifiques l’espoir de découvrir un jour de l’eau liquide sur la planète rouge du même nom (que le mois…) que l'eau potable se fait de plus en plus rare sur la Terre. Faudra-t-il envisager prochainement des voyages galactiques pour boire un verre d’eau ?

Le 20, à l'occasion de la journée mondiale de l'eau, Action Contre la Faim organisait une grande manifestation dans plusieurs villes de France dans le cadre de sa campagne Urgence Eau pour attirer l’attention du grand public sur la valeur de l’eau potable. Un bien précieux qui aujourd’hui manque cruellement à 1,1 milliard de personnes sur cette planète.
Quelques jours plus tard, le 26, Jean Louis Borloo présentait au Conseil des Ministres ses objectifs en matière de gestion de la rareté de l’eau. Car en France, après l’hiver le plus sec des quatre dernières années, la sécheresse menace à nouveau…Les collectivités et les exploitants agricoles comme les consommateurs sont appelés à prendre des mesures d’économie.
Enfin, dans le même temps, de l’autre côté de la Manche, The Evening Standard, un quotidien anglais, poursuivait sa campagne Water on Tap, en faveur de la consommation d’eau du robinet. En invitant divers restaurants à proposer plus souvent à leurs clients la classique carafe d’eau, les initiateurs espèrent dépoussiérer l’image de l’eau du robinet. Objectif atteint puisque même Gordon Brown s’est engagé à n’utiliser que de "l’eau municipale" dans les réunions du Gouvernement!

LE POINT DE VUE
Nous connaissons tous les recommandations des nutritionnistes : limiter la consommation de sodas et boire entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour. Quand aux écologistes, ils recommandent d’abandonner les bouteilles et de se servir au robinet. Mais n’est-il pas paradoxal, alors que l’eau vient à manquer et que les nappes phréatiques se vident, de prodiguer de tels conseils ? N’est-ce pas irresponsable de vanter les mérites de l’eau du robinet qui est justement prélevée directement dans ces nappes ?

Un chiffre comme seul élément de réponse : la consommation d’eau dans le monde pour l’alimentation représente environ 0,08% de la consommation mondiale totale tous usages confondus (les plus gros utilisateurs sont l’agriculture et l’industrie). Ce n’est donc pas en buvant que vous assoifferez la planète.
Et n’hésitez pas à laisser les sodas au frigo, car il faut entre 3 et 9 litres d’eau pour produire 1 seul litre de ces boissons (voir Mes Courses pour la Planète).

Se pose alors le choix du robinet ou de la bouteille. Sachez seulement qu’aujourd’hui, seuls 4% de la surface des océans sont encore purs (d’après un travail scientifique publié dans la revue Science) et que le plastique des bouteilles n’est pas étranger à leur pollution. Les océans en sont tellement remplis que certaines plages se couvrent peu à peu d'un sable de plastique...
Mais il y a aussi des raisons morales à choisir le robinet. Chaque année, 5 millions de personnes meurent faute d’accès à une eau potable. Or nous avons chez nous, à disposition 24h / 24h, une eau saine, de qualité … et nous préférons pourtant l’acheter conditionnée en bouteilles ! Voir de l'eau potable couler au robinet est un luxe dont nous avons malheureusement oublié le prix.

PASSER A L’ACTION
Boire de l’eau en bouteille est devenu ringard : c’est en substance le message que portent certains restos londoniens soutenus par un guide gastronomique, The Harden’s Guide, et qui ne jurent désormais que par la carafe. Certains clients en viennent même à dire que c'est la meilleure chose que leur resto leur ait jamais servi !

Et si pour diverses raisons, vous ne pouvez renoncer à la bouteille, sachez que Danone et Nestlé sont sur le point de porter à 25% la part de plastique recyclé dans leur bouteilles (source Novethic).

A bon entendeur…
Ce texte est tiré du blog d'Alexis Botaya, Le Guide de l'Ecofood.
Alexis Botaya

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