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Cycle menstruel

Pourquoi et comment accompagner la jeune fille adolescente dans ses premières lunes ?

Choisir d'accompagner une jeune fille, c’est l’épauler lors de la sortie de la chrysalide de l’enfance et poser des mots importants pour conter la fierté, la beauté d’être née femme.

Kristijan Arsov/Unsplash
Féminin sacré Célébrer le féminin
Yaël Catherinet-Buk
Par Yaël Catherinet-Buk
Mis à jour le 14 juin 2021

Les premières règles sont l’un des fondements de notre féminin, ouvrant la porte à d'autres passages phares de la vie des femmes. En accompagnant nos jeunes filles dans cette étape-clé, nous leur permettons d'accéder à un véritable chemin de connaissance d'elles-mêmes.


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Magazine #34 FemininBio
(©DR)

Cet article a été publié dans le magazine #34 mai-juin 2021

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En suivant la voie de notre " nature femme ", nous revisitons des moments importants de notre féminité, correspondant à toutes les transformations physiques, psychiques et émotionnelles qui nous ont accompagnées. Autant de passages-clés qui nous ont permis d’accéder à une étape signifiée et signifiante de notre développement.

Premières lunes, premiers pas

Les " premières lunes ", la " ménarche ", le " sang des épouses " ou, en médecine traditionnelle chinoise, les " eaux célestes ", désignent le tout début de nos menstruations. C'est là que notre cycle menstruel démarre son sillon au sein de notre terre fertile de femme, et que notre utérus, calice des rêves et des désirs, a amorcé ses premiers pas de danse.
C'est l’éclosion de la jeune fille, une fleur naissante, sensible et pleine d’ardeur. On les appelle " les lunes ", par analogie du cycle menstruel des femmes avec le cycle de la Lune et ses différents stades dans le ciel. Se pencher sur son cycle féminin en y invitant le regard éclairé de la Lune, c'est solliciter la magie et la puissante initiation du sang, et honorer la femme sacrée en nous.

Se guérir pour guider

Les premières brassées sur cette rivière rouge sont également la possibilité de guider les jeunes filles, nos sœurs, nos amies, à vivre autrement cette métamorphose en les accompagnant à notre tour.
Pour être à même de les conduire en toute tranquillité et leur transmettre la préciosité de cette transition, il nous faudra à notre tour revisiter cette étape cruciale que nous avons franchie et pacifier, guérir des espaces blessés, obscurs ou vides de sens.

Souvenons-nous de la toute première fois, quel souvenir en avons-nous ? Quelle transmission avons-nous reçue de nos mères, de nos proches ? Peut-être pouvons-nous constater un vide, un manque de partage, un moment douloureux au cours duquel nous nous sommes retrouvées seules ?

Peut-être, en guise de présent ou de reconnaissance d’un tiers, avons-nous hérité d’un lot de serviettes, d'une gifle, d'une parole blessante, insignifiante ? Au contraire, selon nos origines, nous avons peut-être reçu un présent, une manifestation symbolique pour sublimer cette transition et reconnaître ce processus qui débute.

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Notre propre héritage

Les premières lunes ne sont pas vécues et perçues de manière égale selon les latitudes et les traditions. Si nous regardons ici et là nous percevons que la place et la reconnaissance de la jeune fille n’ont pas la même valeur symbolique et ne contiennent pas partout le même désir d'accompagnement.

Chez nous, il y a peu d’aide à l’éclosion, peu de rites proposés, de rituels créés, de célébrations colorées pour les premières lunes. Pourtant, certaines adolescentes souhaitent le vivre différemment. Leurs mères, sensibles à la transmission de la féminité, du corps, désirent que la ménarche soit reconnue, célébrée et qu'elle marque l’entrée de leur enfant dans la communauté des femmes.

Accompagner nos filles

Choisir d'accompagner une jeune fille, c’est l’épauler lors de la sortie de la chrysalide de l’enfance et poser des mots importants pour conter la fierté, la beauté d’être née femme.
Toutes les adolescentes ne se réjouissent pas d’avoir leurs règles, bien au contraire. Elles craignent la douleur, l'embarras du rouge qui tache, le corps en pleine mutation, la pilosité et la poitrine qui s’éveillent. C'est tout un nouveau monde qui se dessine en elles.

Les inviter à ritualiser le passage de la fille à la jeune femme est un faire-part à leur adresser, une invitation à définir leur propre vision de la féminité. Celle que nous héritons de nos proches ou du monde extérieur est souvent stéréotypée et nous conditionne dans un prisme de pensée. S'ouvrir à un autre regard avec elles sur le “ prendre soin ” de leur corps et de leurs besoins les invite à créer leur féminité, la femme qu’elles souhaitent être et non celle imposée par les diktats et les dogmes.

>> A lire aussi : Comment aborder le sujet des règles avec sa fille?

Honorer la jeune femme naissante

Pour cela, il est nécessaire d'être à l'écoute de la jeune fille, de trouver le langage, la proposition qui lui plaît, et non la nôtre. Un cercle de femmes habillées entièrement de rouge, un rituel symbolique, magique, un cadeau, un gâteau... Tout est possible !

La création commune du projet nous offre la possibilité d'initier la jeune fille à la magie du cycle, afin qu'elle puisse l'accueillir, le traverser, le comprendre, le sentir et découvrir toutes les subtilités du carmin des femmes. En levant le voile, en célébrant la métamorphose de la jeune rose, nous contribuons main dans la main à démystifier les croyances, à faire disparaître les tabous, pour ne pas les subir et sentir le pouvoir rouge des femmes. Fêter les premières règles de sa fille, d’une jeune fille, est l’une des plus belles sagesses et expériences que nous puissions leur offrir.

Exemple de rite des premières lunes

Le rituel se fera en toute intimité, mère et fille ou la jeune fille avec une femme plus âgée. Proposez un temps ensemble, dans un espace cocon et inspirant.
La femme plus expérimentée dépose quelques gouttes d’essence florale sur la tête de la jeune fille comme une bénédiction, un peu de rose, de lavande ou de fleur d’oranger. Puis elle prendra le temps de lui masser avec tendresse, les mains, les pieds, le ventre tout en fredonnant un chant, tout doux. Enfin, elle finira le rituel en nouant un fil ou un ruban solide au poignet de la jeune fille, un bracelet rouge signe des premières gouttes de sang, de l’entrée de la jeune fille dans le clan des femmes.

Notre experte :

(©éditions vega)

Yaël Catherinet-Buk est thérapeute, doula, accompagnante du féminin.

Ses derniers livres : Le Féminin guérisseur (éd. Véga), Le petit livre du féminin sacré (First éd.).

Son site : yaelchandesarbres.com

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