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Nanoparticules dans les cosmétiques : un danger pour la santé

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"Plus petites que nos cellules, les nanoparticules ont un pouvoir de pénétration sans équivalent. Elles sont capables de traverser toutes les barrières de défense de notre corps."
Alex Perez / Unsplash
Anne-Marie Gabelica
Anne-Marie Gabelica
Mis à jour le 25 février 2021
Bien qu’on en parle encore peu, les nanoparticules sont très utilisées par le secteur industriel et se retrouvent dans la plupart de nos produits de consommation courante, dont les cosmétiques. Le danger ? Leur taille, qui leur permet de s'insérer partout. Décryptage en règle.

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #19 octobre-novembre 2018
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Les nanoparticules sont d'infimes quantités de matière mesurant entre 1 et 100 nanomètres (1 nanomètre = 1 millionième de millimètre).

Elles peuvent être naturelles (émissions volcaniques, virus, etc.), produites par les fumées industrielles, les cigarettes, mais également fabriquées industriellement, par broyage ou procédés chimiques, à partir de divers matériaux : aluminium, zinc, carbone, etc

Les nanoparticules modifient les produits industriels

Ajoutées sous forme de poudre ou de gel à un produit, les nanoparticules ont la capacité d’en modifier les propriétés : couleur, texture, odeur, etc.

Les bonbons sont plus brillants ou les dentifrices plus blancs sous l’effet du dioxyde de titane, le sucre en poudre ne forme plus de paquets grâce à l’oxyde de silice. En somme, les nanoparticules ont envahi notre quotidien, à notre insu.

Vernis à ongles, fonds de teint et poudres en contiennent souvent


Avec les produits alimentaires industriels, les cosmétiques sont les produits qui posent le plus problème par rapport aux nanoparticules qu’ils contiennent.

En particulier celles de dioxyde de titane, de silice, de noir de carbone, d’oxydes de zinc ou de fer qui ont de multiples applications dans ce type de produit.

Ces nanoparticules améliorent les effets de couleur, la tenue ou la texture poudreuse du maquillage.

Colorants des vernis à ongles, fonds de teint lissants, fards à paupières nacrés, poudres en contiennent fréquemment…

Ces nanomatériaux utilisés en cosmétique ne sont pas encore interdits par la réglementation, et les industriels sont uniquement soumis depuis 2013 à l’obligation d'étiquetage des nanomatériaux dans les cosmétiques, qui n’est hélas pas respectée d'après les tests menés par la DGCCRF et UFC Que Choisir début 2018.

Des molécules instables voire toxiques 

La réduction de matériaux en nanoparticules est une technologie récente, que nous ne maîtrisons pas encore, notamment dans ses effets sur la santé et l’environnement.

Les quelques certitudes que nous avons n’ont rien de rassurant. Nous savons que certaines molécules deviennent instables voire toxiques une fois réduites à taille nano.

Une pénétration rapide dans le corps

Plus petites que nos cellules, les nanoparticules ont un pouvoir de pénétration sans équivalent.

Elles sont capables de traverser toutes les barrières de défense de notre corps et d’atteindre, via le sang, le noyau des cellules de tous nos organes. Bien sûr, elles pénètrent sans difficulté le placenta.

Nous savons enfin que l’organisme ne parvient pas à les éliminer, ce qui pose un problème de bio-accumulation très préoccupant.

La situation est telle que des chercheurs comparent les nanoparticules de dioxyde de titane à l’amiante, et l’Anses considère le dioxyde de titane sous forme nano comme cancérogène.

Les nanoparticules à l'origine d'infections respiratoires

Des liens sont établis entre exposition aux nanoparticules et infections respiratoires, affaiblissement du système immunitaire, accélération de l’oxydation des cellules et même altération de l’ADN.

Le principal accusé en cosmétiques est le dioxyde de titane (TiO₂ dont l’identification INCI est Cl 77891).

À noter qu’il a été évalué par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), qui a approuvé son utilisation comme anti-UV avec une autorisation d'une concentration maximale de 25 %.

Les applications de dioxyde de titane sous forme de spray sont d’ailleurs interdites pour éviter leur inhalation et les risques pulmonaires associés.

Sur ces bases, l’Anses préconise depuis 2014 l'interdiction des nanoparticules dans les produits grand public.

Eviter le dioxyde de titane 

Il vous est possible d'éviter les nanoparticules en cosmétique en bannissant tout produit à base de dioxyde de titane.

L’oxyde de zinc présente moins de dangers avérés pour la santé que le dioxyde de titane, car il réagit moins avec les UV pour former des radicaux libres.

Au soleil, faites preuve de bon sens en choisissant vos heures d'exposition pour limiter votre utilisation de crème solaire chargée en nanoparticules et en perturbateurs endocriniens.

Les cosmétiques bio ne sont pas épargnées

En principe, les produits cosmétiques bio ne devraient pas contenir de nanoparticules.

Ecocert, organisme international de contrôle et de certification biologique, dit "vérifier l'absence de nanoparticules" inférieures à 100 nm pour les cosmétiques (mais autorise du dioxyde de titane au-delà de 100 nm).

Cependant les fournisseurs ne signalent pas la dimension nanométrique des ingrédients qu'ils vendent aux fabricants de cosmétiques et certains vendent comme "non nano" des ingrédients pourtant nano.

La solution serait pour les marques de mener des tests fréquents de nanométrologie pour contrôler l'absence de nanoparticules dans leurs matières premières et leurs produits finis.

Attention aux poudres, aux produits en spray et aux produits longue tenue

Certains produits requièrent une vigilance particulière : les poudres pour bébé, les poudres libres de maquillage et les poudres de protection solaire. Ils sont susceptibles de contenir des nanoparticules.

Évitez aussi les produits en spray pour cheveux ou solaires, qui favorisent l’inhalation des nanoparticules et l’atteinte pulmonaire, ainsi que ceux comportant du dioxyde de titane, même sans mention de présence de nanoparticules.

Côté maquillage, adoptez des réflexes de méfiance face aux produits longue tenue comme les rouges à lèvres et les vernis à ongles, car ces effets sont souvent assurés par des nanoparticules.

Avec les nanoparticules, plus qu'avec toute autre substance, nous jouons aux apprentis sorciers alors qu'elles ne sont pourtant pas incontournables. Espérons que les choses évoluent plus rapidement à l’avenir et, en attendant, à nous d'être vigilantes !

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