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Apprendre à dire NON

Martine Valton-Jouffroy
Martine Valton-Jouffroy
Mis à jour le 25 février 2021
Punir, interdire, ne sont pas des mots que nous aimons beaucoup. Pourtant quand les enfants désobéissent ou font des caprices, les parents sanctionnent. A tort ou a raison ? Comment bien poser les interdits ?

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Il est dans la nature des enfants de tester nos limites. Cela leur permet de voir jusqu’où nous leur permettons, de découvrir le monde. Ceci dit, dans notre quotidien, quand punir ? Comment ? Et quelles punitions ?

Tout se joue avant 2 ans

Certains enfants sont plus obéissants que d’autres. Question de personnalité ! Mais cela est aussi liée aux bases sur lesquelles l’autorité est établie.

Même si cela peu sembler bizarre, cela commence dès 6 mois jusqu’à 20 mois. A cette étape, l’enfant découvre, marche, touche à tout.

C’est à la fois merveilleux de voir son enfant se transformer, mais c’est aussi le moment ou les parents doivent démontrer que certaines choses se font, d’autres non, pour la sécurité de l’enfant : regarder d’un œil noir la bêtise, donner une petite tape sur la main, avoir un ton grave lors d’une désobéissance, sont autant d’actes à poser très tôt. Les parents, à ces moments, se posent comme les garants de la sécurité de l’enfant, sinon un incident ou un accident peut arriver.

L’enfant "roi" est en régression

Depuis les années 60, les parents étaient réticents à interdire, car punition rimait avec martinet et fessées. Avant 68, l’enfant n’avait aucun droit et beaucoup de contraintes.

Après 68, une génération d’enfants rois est née. Il semblerait que cette époque évolue et que depuis plusieurs années, les nouveaux parents cherchent leur équilibre entre la relation autoritaire et permissive. Quand punir ? Combien de temps ? Et surtout comment ?

Les parents actuels se sentent vaciller dès que l’on parle d’autorité, de poser les limites car nous sommes entrés dans une « hyper-psychologisation » des liens et des comportements.

"Si je le punis, je ne l’aime plus" et notre relation est gâchée, semblent dire les parents. Leurs difficultés résident, alors, à pouvoir alterner leur image de "bon" et de "mauvais" parent. En fait, il s’agit de redonner du sens  à la punition.

Confirmer la règle est primordial

Être un parent ne veut pas dire séduire nos enfants, en permanence. Bien au contraire, nous devons apprendre à les frustrer pour que, une fois adultes, ils sachent que tout n’est pas permis.

Ça veut dire, que lorsque nous donnons une règle et qu’elle n’est pas respectée, une sanction doit en être la résultante. Demander à votre fille de 18 ans de rentrer à minuit doit être suffisamment stricte pour qu’elle comprenne que ce n’est pas 2 h du matin, sinon vous acceptez que la règle soit transgressée. Votre attitude ferme doit lui dire que vous posez cette limite, dans un intérêt commun, sous forme de contrat.

Lorsque votre enfant traverse la rue en vous lâchant la main, de la même manière, un sourire ou une attitude désinvolte ne lui permet pas de comprendre la gravité de son comportement. Hurler ne sert à rien, non plus. Il faut être consistant dans sa démarche éducative.

Soyons justes

L’éducation est une question de responsabilisation et de rendre l’enfant autonome,  à chaque étape de son développement. Par exemple: "si tu ne ranges pas ta chambre, alors tu devras faire une autre activité de rangement dans la maison." Il range sa chambre ? OK, tout va bien, sinon la sanction doit tomber pour démontrer que vous êtes constant dans votre règle de conduite.

Les menaces de punitions sont inutiles et nuisibles. A vous, donc, d’être capable d’assumer votre punition et de la faire appliquer. En plus de tous ces moments là , existent l’imprévisible, la colère, le refus affronté, le caprice…Que faire ?

Il s’agirait, pour les 2, de prendre de la distance et il est bon d’envoyer son enfant dans sa chambre et à vous de réfléchir. Que vient-il de se passer ?  A vous de trouver comment faire, pour trouver une sanction compréhensible par l’enfant qui le mène vers la compréhension, plutôt que vers l’humiliation.

Pourquoi éviter la fessée ?

  • C’est un coup physique sur l’enfant et c’est condamnable.
  • Le parent se montre faible et non en contrôle.
  • Cela démontre que la violence est la seule réponse au conflit.
  • C’est humiliant pour l’enfant dont l’estime de soi ne doit pas se construire sur cet affect.
  • C’est inefficace car le seul sentiment que ressent l’enfant est la peur et il ne fait pas appel, ni à son intelligence, ni à sa compréhension de la situation.
  • Si la fessée a quand même lieu, il est important de mettre des mots  pour dire à votre enfant qu’il vous a poussé a bout mais que vous ne vouliez pas en arriver là.


Pour aller plus loin :

www.taktic.eu

Dialogue, écoute et respect, les trois maîtres mots de l’éducation avec de nombreux conseils prodigués par ce site - www.eduquer-respect.fr

A lire

  • La fessée d’Olivier Maurel – Editions La Plage, 2004
  • L’enfant, chef de la famille de Daniel Marcelli – Le Livre de Poche, 2006. A l’heure des enfants rois, des pistes pour les recadrer tout en les laissant s’épanouir.
  • Parents, osez dire non ! de Patrick Delaroche – Albin Michel, 1996.  Un rappel salutaire des nécessités de l’interdit qui, pour être efficace, doit être expliqué.
  • Arrête de me parler sur ce ton ! de Patrice Huerre. Editions Albin Michel. Des conseils pour mettre des limites aux débordements de langage de l’adolescent, déjouer les conflits, contenir la violence.

 

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