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Elle crée des Apéros de la mort pour accompagner les gens dans le deuil, l'interview de Sarah Dumont

Sarah Dumont

"J’ai eu envie de prolonger ces discussions dans la vraie vie pour qu’on se sente moins seuls avec nos questions, notre peine, notre deuil.", Sarah Dumont, fondatrice des apéros de la mort.

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Adèle Gireau
Par Adèle Gireau
Mis à jour le 14 octobre 2021

Que l'on ait perdu un proche récemment ou que l'on ait connu la mort tôt dans sa vie, le deuil est une étape essentielle à l'épanouissement personnel qui nécessite parfois un accompagnement. C'est dans cette démarche que Sarah Dumont, créatrice du site Happy End et autrice, a mis en place les Apéros de la mort.


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Fondatrice de Happy End, site référent sur les obsèques et le deuil et autrice dUn enterrement comme je veux : le premier guide des obsèques civiles (éd. Eyrolles), Sarah Dumont consacre sa vie à accompagner les autres dans le deuil et la mort. Elle a créé récemment un rendez-vous régulier pour les personnes qui traversent ce moment difficile, nommé "Les apéros de la mort".

FemininBio : Vous organisez chaque mois des apéros de la mort. Qu'est-ce que c'est exactement ?

Sarah Dumont : Les Apéros de la mort sont des rencontres organisées au café ou en visio pour échanger sur la fin de vie, la mort et le deuil. Ils permettent à chacun de s’exprimer sur ces sujets, souvent difficiles à aborder avec ses proches. Pendant un Apéro, on peut livrer ses inquiétudes, revenir sur des moments difficiles, ou simplement parler de son/ses défunts ou encore partager sa vision de la mort. Les discussions sont libres et se prolongent souvent après la réunion.

Comment vous est venue cette idée ?

L’idée m’est venue très vite après la création de Happy End, média consacré à la mort et au deuil que j’ai créé en 2018. Beaucoup d’internautes m’écrivaient pour partager leur histoire et manifester leur solitude. Le déni de la mort entraîne une angoisse collective, qui nuit autant à ceux qui s’en approchent que ceux qui la subissent suite à la perte d’un proche. J’ai eu envie de prolonger ces discussions dans la vraie vie pour qu’on se sente moins seuls avec nos questions, notre peine, notre deuil.

Quel est le profil des participant.es ?

Les Apéros de la mort réunissent un public large, de personnes de 20 à 90 ans. Certains accompagnent une personne en fin de vie, d’autres ont souffert du silence autour de la mort dans leur famille ou ont envie de parler de leur relation à la mort. La grande majorité des participants a été touchée par un deuil. Au dernier Apéro, trois mamans avaient perdu leur enfant moins d’un an auparavant. Elles cherchaient un endroit où partager leur ressenti, leur douleur mais aussi les ressources qui leur permettaient d’avancer.

L'idée est que les invité.es expriment leurs émotions lors d'un deuil, mais donnez-vous également des conseils ?

Nous ne sommes pas là pour en donner. Les endeuillés en reçoivent déjà bien assez et s’en plaignent. En revanche, il nous arrive de rassurer certains participant.es sur leur ressenti ou de donner des conseils de lecture. Pour assurer une bonne écoute, la charte des Apéros impose qu’un des co-animateurs soit formé au sujet du deuil. Certains récits peuvent aussi être difficiles à « absorber », et il est préférable de se sentir prêts à les accueillir.

Quand auront lieu les prochains Apéros ?

Le prochain Apéro de la mort en visio a lieu le 18 octobre. Des rencontres physiques sont aussi prévues le 27 octobre à Saint Privat La Montagne (57) et à Cambrai (59) le 17 novembre. Depuis quelques semaines, nous avons aussi créé d’autres rencontres destinées aux veuves et aux jeunes orphelins. Nous croyons beaucoup aux bienfaits de rencontres entre pairs, pour s’entraider et cheminer moins seuls. Le 16 novembre, j’invite donc les femmes qui ont perdu leur grand amour à se joindre aux «Petites Veuvries entres amies», une rencontre virtuelle organisée par Sophie-Charlotte Chapman, qui a perdu son mari l’an dernier et créatrice du compte Instagram V comme vie. Et à rejoindre Léa, créatrice du compte Mémoire d’orpheline le 21 octobre, au café La Timbale, à Paris, pour discuter avec d’autres jeunes orphelins. Toutes les inscriptions se font en ligne sur Happy End.

Notre experte

Un enterrement comme je veux ! Sarah Dumont, éditions Eyrolles

Après 15 ans dans la presse féminine, Sarah Dumont a fondé Happy End, un site qui lève le tabou de la mort et qui référence les nouveaux acteurs du funéraire pour accompagner au mieux les familles. Elle organise régulièrement des Apéros de la mort pour permettre à chacun de s’exprimer sur ces sujets trop tabous. Son livre, Un enterrement comme je veux : le guide des obsèques civiles (ed Eyrolles) est disponible en librairies.

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