L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a mis en garde à plusieurs reprises contre le risque lié aux lumières bleues artificielles (la dernière fois en mai 2019) ; leur longueur d’onde de lumière, proche de celle des UV, est capable de léser la rétine. Cette lumière peut, comme les UV solaires, contribuer à la dégénérescence rétinienne, entrainer une cataracte précoce et favoriser la sécheresse oculaire. Les spécialistes interrogés par l’ANSES parlent même d’une toxicité liée au pic de lumière bleue de certaines diodes (lampes LED que l’on trouve aujourd’hui un peu partout). Une étude générale parue dans la revue française d’ophtalmologie a aussi révélé les risques pour les utilisateurs de portables : même si le danger immédiat lié à la lumière bleue qui pourrait être émise par les écrans est faible lors d‘expositions courtes et à une distance suffisante, elle est par contre importante pour des expositions prolongées à courte distance.
Le risque lié à l’exposition aux LED de lumière bleue est aussi confirmé par une étude réalisée chez le rat par l’Inserm (Centre de recherche des Cordeliers université Paris-Descartes) : la lumière bleue des LED induirait un stress toxique dans la rétine. Des rats ont été exposés pendant un mois à des LED : les chercheurs ont créé des conditions d’éclairage proches de celles de l’habitat humain. Après douze heures par jour, d’un éclairage par des LED de 500 lux, leur rétine présentait des signes de stress oxydatif.
Ils ont comparé cela avec une exposition dans des conditions identiques avec des lampes fluo. Ces dernières ne provoquant pas de problème particulier, ils ont donc montré que c’est bien la lumière bleu intense des LED qui provoque un stress oxydatif, mais aussi que cela se complique par une mort cellulaire prématurée qui, par l’inflammation qu’elle engendre, se propage de proche en proche aux cellules voisines.
La lumière bleue naturelle et artificielle
Toute la lumière bleue n’est heureusement pas toxique. Celle accusée de provoquer des lésions de l’œil (cataracte précoce et DMLA) est celle dont les longueurs d’ondes sont comprises entre 415 et 455 nm : ce qui correspond, dans la journée, aux couleurs bleu-violet du spectre de la lumière naturelle. Cette lumière dite froide est à son maximum dans la journée quand le soleil est au zénith. Elle est peu à peu remplacée par une lumière de plus en plus chaude tirant vers le rouge orangé quand la journée s‘avance. On peut s’en protéger en évitant de fixer le soleil et en portant des lunettes avec filtres spéciaux anti UV et anti lumière bleue.
La lumière bleue artificielle est plus toxique. Alors que les lampes anciennes à filament d’incandescence émettent plutôt des lumières chaudes ; les LED sont véritablement toxiques de par l’intensité de la frange de lumière bleue décrite précédemment. Les pires sont celles qui sont dites les LED "lumière du jour", car leur émission est majoritairement dans le bleue le plus toxique. Les LED dites "blanc chaud" ont un rayonnement bleue moins important. Quant aux lampes fluo, elles ne produisent que peu de pics dans le bleu. Par contre les lampes halogènes qui pourtant sont des lumières chaudes, ont-elles aussi quelques pics dans le bleu toxique.
La lumière des écrans est–elle dangereuse ?
Tous les écrans d’ordinateur, de téléviseur ou de portable ne sont pas aussi dangereux que ces lampes. Car ils émettent 10 fois moins de rayonnement que les lampes LED bleues. Cependant certains sont plus dangereux (ce sont les écrans OLED (organic light emitting diode ) ou AMOLED ( active-matrix organic light emitting diode) ; ils abiment l’œil lorsque l’utilisateur les fixe trop longtemps en étant trop près de l’écran. D’après l’article "Les dangers de la lumière bleue" paru en 2016 dans le Journal français d’ophtalmologie, le fait d’observer des écrans OLED pendant plusieurs heures à environ 30 cm des yeux est potentiellement très dangereux (1)
L’aggravation des risques liés à des carences en antioxydants spécifiques
Tout le monde ne réagit pas pareil lorsque la rétine est exposée aux rayonnements bleus toxiques. Le risque est plus important chez l’enfant et en cas de carence. Lorsque les cellules rétiniennes ne sont pas assez matures ou pas suffisamment pourvues en certains antioxydants spécifiques, les risques sont surmultipliés . De même, chez les personnes plus âgées, les risques de développer une cataracte ou de la DMLA sont aggravés. Comment peut-on alors se protéger de la rétine contre les excès de lumière bleue de l’environnement ?
4 facteurs nutritionnels sont aujourd’hui recommandés pour protéger la rétine
La lutéine et la zéaxanthine, sont deux pigments caroténoïdes présents à des concentrations élevées dans la rétine, en particulier dans la macula (La macula ou tache jaune qui concentre le plus de cônes. Elle se situe au fond de l'œil, dans l'axe de la pupille, et permet notamment la vision des détails). Ils agissent comme des filtres protégeant la macula contre la lumière bleue toxique. En tant qu’antioxydant et anti-radicalaire, ils réduisent les dommages induits par le stress oxydatif. De nombreuses études ont suggéré que la lutéine et la zéaxanthine pourraient ainsi réduire le risque de diverses maladies oculaires, en particulier des formes tardives de DMLA (dégénérescence de la macula)(2).
Des études chez l’enfant ont montré que les régimes alimentaires pauvres ou dépourvus de lutéine ont un impact négatif sur la fonction cérébrale et oculaire. Les carences alimentaires en lutéine peuvent compromettre la réparation des tissus de l'œil. Les cellules rétiniennes sont alors plus exposées à l'oxydation causée par la lumière bleue (3).
L’astaxanthine est aussi un pigment et il agit de la même manière. Les résultats de diverses études suggèrent que l'astaxanthine a des effets protecteurs contre les lésions rétiniennes induits par la lumière bleue via son effet antioxydant. (4)
Les oméga-3 DHA phospholipides sont des acides gras oméga-3 qui possèdent des effets anti-inflammatoires. Ils protègent les membranes des cellules de la rétine contre l'oxydation. Ils sont également responsables de la fluidité et de l’alimentation des cellules en pigments. Ces propriétés sont importantes pour la prévention et le traitement des maladies oculaires dégénératives telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge DMLA.(5)
Astaxanthine et oméga-3 DHA phospholipides sont les ingrédients principaux de l’huile de Krill NKO, une huile réputée pour les yeux.
1. G.Renarda,J.Leid. Les dangers de la lumière bleue : la vérité ! The dangers of bluelight :Truestory ! Journal français d’ophtalmologie (2016) 39, 483—488.
2. Lima VC, Rosen RB, Farah M.Macular pigment in retinal health and disease.Int J Retina Vitreous. 2016 Aug 15;2:19. eCollection 2016.
3. 3 .Long AC, Kuchan M, Mackey AD.Lutein as an Ingredient in Pediatric Nutritionals.J AOAC Int. 2019 Jul 1;102(4):1034-1043.
4. Otsuka T1, Shimazawa M, Nakanishi T, Ohno Y, Inoue Y, Tsuruma K, Ishibashi T, Hara H.Protective effects of a dietary carotenoid, astaxanthin, against light-induced retinal damage.J Pharmacol Sci. 2013;123(3):209-18. Epub 2013 Oct 22.
5. Schweigert FJ1, Reimann J.Micronutrients and their relevance for the eye--function of lutein, zeaxanthin and omega-3 fatty acids. KlinMonblAugenheilkd. 2011 Jun;228(6):537-43. doi: 10.1055/s-0029-1245527. Epub 2010 Aug 25.
Cet article est un publirédactionnel