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Quels sont les différents type de cholestérol, et quelle hygiène de vie pour le stabiliser ?

Santé cholestérol coeur

En France, le cholestérol serait à l’origine d’un infarctus sur deux, selon la Fédération Française de Cardiologie (FFC).

Isadora Serpa/Pexels
Adèle Gireau
Par Adèle Gireau
Mis à jour le 20 septembre 2022

Souvent diabolisé, le cholestérol, présent sous différentes formes dans notre corps, possède plusieurs fonctions pourtant indispensables à notre santé. Si un excès peut entraîner certaines maladies cardiovasculaires, il est possible de le réguler en maintenant une bonne hygiène de vie. La Dr Laure Martinat, anesthésiste-réanimateur et phyto-aromathérapeute, nous explique tout.


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Le cholestérol est un lipide, c’est-à-dire une graisse que l’on trouve dans notre alimentation et qui est aussi fabriqué de façon normale par notre organisme au niveau du foie. Il y a plusieurs cholestérols, transportés dans le sang par des lipoprotéines.

"Il existe différentes sortes de lipoprotéines, ce qui explique les différentes sortes de cholestérol", explique le Dr Laure Martinat :

  • Les LDL (Low Density Lipoprotein), des protéines de basse densité ;
  • les HDL (High Density Lipoprotein), des lipoprotéines de haute densité ;
  • Les VLDL (Very low density lipoprotein), des lipoprotéines de très basse densité qui servent à fabriquer les LDL ;
  • Les IDL (Intermediate Density Lipoprotein), des lipoprotéines de densité intermédiaire ;

En pratique, on ne dose pas séparément le IDL et le VLDL cholestérol qui sont minoritaires.

Cela nous donne donc :

  • Le cholestérol total : qui est finalement la somme de tous les cholestérols.
  • Le LDL-cholestérol
  • Le HDL-cholestérol

Y a-t-il un bon et un mauvais cholestérol ?

On dit que le LDL-cholestérol est le mauvais cholestérol car il est associé au risque de maladies cardiovasculaires alors que le HDL-cholestérol est plutôt considéré comme ayant un effet protecteur. Or le cholestérol est nécessaire et même indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Il intervient dans la synthèse des hormones stéroïdes comme la testostérone ou le cortisol, et entre dans la composition des sels biliaires qui sont nécessaires à la digestion des matières grasses, et joue un rôle dans la composition des membranes des cellules.

HDL, LDL : leur fonction

Le LDL-cholestérol a pour rôle de véhiculer le cholestérol vers les organes. "On le considère comme mauvais, car il participe au dépôt de lipides sur la paroi des artères", précise Laure.

Le HDL-cholestérol fait le trajet inverse, il transporte le cholestérol des organes vers le foie. C’est important car c’est le foie qui participe à l’élimination du cholestérol. On le considère comme bon, car en ramenant le cholestérol vers le foie, il prévient la formation des dépôts lipidiques sur la paroi des artères. Quelle qu’en soit sa forme, le cholestérol joue un rôle important dans notre organisme.

Symptômes d'un excès de cholestérol

L’augmentation du taux de cholestérol dans le sang n’est pas symptomatique, ce sont ses conséquences qui le deviennent.

Il existe un lien entre l'augmentation du taux de cholestérol et une maladie de l'artère : l'athérosclérose. Liée au dépôt de plaques d’athérome dans les artères, elle modifie leur structure au niveau de leur paroi avec un effet durcissant. A l'origine élastiques, les artères perdent de leur élasticité, ce qui les expose à des complications, au développement de certaines maladies et donc, aux symptômes. Ces plaques d'athérome peuvent finir par obstruer l’artère, se détacher et migrer dans la circulation provoquant l’occlusion d’une artère.

Les symptômes vont dépendre de l’artère qui est atteinte : s’il s’agit d’une artère coronaire, c’est l’infarctus du myocarde qu’on appelle la crise cardiaque en langage courant. Si c’est une artère carotide, c’est l’accident vasculaire cérébral. Si c’est une artère d’une jambe, c’est ce qu’on appelle l’ischémie aiguë de membre.

Évidemment dans tous les cas, c’est une urgence. Il faut une prise en charge médicale très rapide afin de « déboucher » l’artère de toute urgence pour rétablir la circulation.

Il y a parfois des symptômes annonciateurs. Par exemple, quand les artères coronaires au niveau du cœur se bouchent de façon progressive, on peut passer par une phase appelée angor : c’est l’angine de poitrine. Les personnes ressentent des douleurs quand elles font un effort et cela cesse au repos.

Cholestérol HDL, LDL : diagnostic

Le professionnel de santé va venir doser dans le sang ce qu’on appelle le bilan lipidique. C’est une prise de sang qui se fait le matin à jeun, où l'on analyse les taux de cholestérol total, HDL-cholestérol, LDL-cholestérol et triglycérides.

Les taux normaux sont légèrement variables en fonction des recommandations (société d’experts, pays etc.) mais globalement on peut retenir un taux de :

  • cholestérol total < 2g/L
  • triglycérides < 1,5g/L
  • LDL-cholestérol <1,6g/L
  • HDL-cholestérol > 0,45g/L

A noter que l’objectif à ne pas dépasser en termes de LDL-cholestérol varie en fonction du risque cardiovasculaire : plus le risque cardiovasculaire est considéré comme étant élevé, plus le taux de LDL-cholestérol recommandé sera bas. On détermine le risque cardiovasculaire en fonction de différents paramètres comme l’âge de la personne, la présence d’antécédents de maladies cardiovasculaires comme l’HTA, le fait d’avoir déjà eu un infarctus du myocarde etc. Quand on dépasse les objectifs, on parle d’hypercholestérolémie.

Cholestérol : traitements naturels et conseils

La phyto-aromathérapeute Laure Martinat nous explique qu'en médecine allopathique, le traitement de l’hypercholestérolémie repose sur des médicaments qui se prennent par voie orale et qu’on appelle les statines, qui bloquent une enzyme nécessaire à la synthèse du cholestérol par le foie. On bloque ainsi sa fabrication par notre organisme, ce qui permet d’en réduire le taux. Si le taux de cholestérol baisse, les données scientifiques sur leur capacité à réduire le risque cardiovasculaire sont plus floues, en particulier chez les patients âgés qui n’ont pas d’antécédents de maladies cardiovasculaires. En plus, ces statines exposent à des effets secondaires parfois graves et ne sont pas toujours bien tolérées.

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En cas d’hypercholestérolémie, une autre médicament, l’ézétimibe bloque l’absorption intestinale de cholestérol. Dans certains cas, les médecins proposent une association médicamenteuse ézétimibe + statine.

Afin de prendre en charge une hypercholestérolémie ou une athérosclérose avec un risque cardiovasculaire augmenté, il est toujours bénéfique de mettre en place des mesures d’accompagnement en santé naturelle, car elles sont efficaces. Cela va consister en différentes mesures :

Cholestérol : hygiène de vie

  • Introduction d’une activité physique, en sachant que les bénéfices commencent à partir de 30 minutes de marche par jour ;
  • Arrêt du tabac ;
  • Correction du régime alimentaire ;
  • Introduction des plantes médicinales dont plusieurs ont une efficacité démontrée :
  1. La levure de riz rouge (statine naturelle) ; les praticiens qui en prescrivent ont parfois l’impression que la levure de riz rouge est mieux tolérée que la statine de synthèse, mais ce n'est pas confirmé par les études scientifiques.
  2. L’oliban indien qu’on appelle aussi le guggul. C’est une plante traditionnelle de la médecine ayurvédique aux propriétés hypocholestérolémiantes. Elle améliore les différents paramètres du bilan lipidique. C’est aussi le cas du gingembre et de la nigelle, qui ont l’avantage d’être d’excellents anti-inflammatoires et antioxydants (qui calment l’inflammation favorisant le développement de l’athérosclérose et augmentant le risque cardiovasculaire).
  3. L’ail réduit le taux de cholestérol et a des effets anti-agrégants plaquettaires (un peu comme l’aspirine) qui réduisent le risque cardiovasculaire. C’est aussi un excellent antioxydant.
  4. Il ne faut pas oublier le travail sur le foie qui joue un rôle majeur dans la fabrication mais aussi l’élimination du cholestérol : on associe donc des plantes détoxifiantes hépatiques, cholagogues et cholérétiques comme le radis noir, la chicorée, la fumeterre, l’artichaut, le romarin etc.
  5. Une plante peu connue mais pourtant très intéressant, le chrysanthellum, associe des propriétés hépatoprotectrice, cholérétique, hypocholestérolémiante, hypotriglycéridémiante, antioxydante et anti-inflammatoire. Un combiné parfait en cas d’hypercholestérolémie, d’athérosclérose etc.

En micronutrition, on va se tourner vers :

  • Les oméga 3, pour leurs vertus anti-inflammatoires majeures et fluidifiantes sanguines.
  • Le coenzyme Q10 qui est un excellent antioxydant et doit toujours être associé si la personne prend des statines (de synthèse ou naturelle) car en réduisant la synthèse du cholestérol via le blocage d’une enzyme appelée HMG-CoA réductase, ils bloquent aussi la synthèse du coenzyme Q10. On a donc besoin de se supplémenter.
  • Le policosanol, une substance extraite de la canne à sucre qui a des effets hypocholestérolémiants. Elle réduit les taux de cholestérol total et de LDL-cholestérol et augmente celui du HDL-cholestérol. Il a en plus une petite activité anti-agrégante plaquettaire et réduit l’oxydation du LDL-cholestérol. Comme pour les statines, il faut l’associer au coenzyme Q10.

Cholestérol : quels sont les aliments recommandés et à éviter ?

La majeure partie du cholestérol est fabriqué directement par notre organisme, la part du cholestérol liée à l’alimentation est finalement faible. Il est vrai que certains aliments en contiennent beaucoup comme les crustacés, les produits laitiers comme le lait entier ou les fromages très gras, la viande grasse, le beurre, la charcuterie etc. Mais leur consommation n’a finalement que peu d’impact sur le taux de cholestérol car la majorité vient de notre propre fabrication.

Les études scientifiques n’ont d’ailleurs pas confirmé de lien entre la consommation d’aliments riches en cholestérol et le risque cardiovasculaire. Cela a été bien démontré pour les œufs.

En revanche, il est recommandé de privilégier une alimentation protectrice du système cardiovasculaire : anti-inflammatoire, qui suit le modèle du régime méditerranéen dont on sait qu’il réduit le risque cardiovasculaire. Il est également conseillé de consommer quotidiennement une bonne quantité de fibres alimentaires insolubles et solubles qui permettent d’aider à perdre du poids en améliorant la satiété ; les fibres solubles aident aussi à la réduction de l’hypercholestérolémie en diminuant l’absorption des graisses au niveau intestinal. On les retrouve dans les aliments végétaux comme les légumes, les céréales complètes, les légumineuses et les fruits.

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Les aliments à éviter sont tous les aliments ultra-transformés, les sucres à index glycémique élevé et les sucres de mauvaise qualité = sucre industriel comme le sirop de glucose-fructose par exemple, les acides gras trans, la charcuterie, les sodas, les biscuits industriels, barres chocolatées, tout ce qui rentre dans la case « junk food » etc.

Notre experte :

Merci au Dr Laure Martinat, anesthésiste-réanimateur, phyto-aromathérapeute, naturopathe et autrice des livres : Immunité, maladies infectieuses et convalescence : renforcer sa santé naturellement, (Éditions Quintessence) et Fleurs de Bach: Le Guide de Référence, (éditions Trédaniel). Laure est aussi membre du Comité scientifique et de rédaction de la revue Phytothérapie Européenne et journaliste freelance Nutrition, Santé et Phyto-Aromathérapie, Plantes et Santé Magazine, Plantissime, Phytothérapie Européenne, etc.
Ses réseaux :
LinkedIn: Laure Martinat
Instagram @lauremartinat

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