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Maltraitance animale

L'appel au moratoire lancé par L214 : interview de Barbara Boyer, militante de l'association

l214 manifeste
Plus de 42 millions de poulets, 5 millions de cochons, 2 millions de canards et environ 800 000 bovins meurent dans les élevages français en l’espace d’une année.
Belart84 / Unsplash
Adèle Gireau
Adèle Gireau
Mis à jour le 25 février 2021
Isabelle Adjani, Lambert Wilson ou encore Mélanie Laurent, ils sont près de 200 personnalités et organisations à monter au créneau pour signer l'appel lancé l'association L214 ce jeudi 5 septembre, réclamant un lobby citoyen et un moratoire contre l'élevage intensif. FemininBio vous livre en exclusivité les réactions de Barbara Boyer, chargée de campagne pour L214.

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L'association L214 oeuvre depuis de nombreuses années pour une pleine reconnaissance de la sensibilité des animaux et l'abolition de l'élevage. Alors que parait son livre "Quand la faim ne justifie plus les moyens", paru aux éditions Les Liens qui libèrent, l'association se voit ouvrir les colonnes du journal Le Monde pour relayer son manifeste, signé par près de 200 personnalités. La militante Barbara Boyer, membre de l'association, nous donne les clés pour comprendre ce qui se joue à travers cette mobilisation dont l'objectif est "de mettre fin à l'élevage intensif, donc tous les élevages qui enferment les animaux dans des bâtiments sans accès à l'extérieur".

Des personnalités engagées donnent de la voix pour les animaux 

Parmi les 200 signatures, nous retrouvons celles de Nagui, Isabelle Adjani, Lambert Wilson, Amélie Nothomb, Stéphane Bern, Augustin Trapenard, Guillaume Meurice, Mélanie Laurent et bien d'autres. "Ces personnes sont sensibles à la cause que nous défendons, elles ne sont pas forcément très engagées dans cette cause là, mais ce sont simplement des citoyens qui se soucient du bien-être des animaux d'élevage et en ont assez que rien ne bouge".

Et c'est bien cet immobilisme que reproche l'association au gouvernement depuis de nombreuses années, comme nous l'explique Barbara lors de notre échange. "En 2008 le projet de loi alimentation promettait tout un tas de mesures visant à améliorer les conditions d'élevage des animaux, avec notamment l'interdiction des cages pour les poules pondeuses, l'interdiction de la castration à vif des porcelets, ou encore le broyage des poussins". Or, toutes ces mesures ont été rejetées par les parlementaires et le gouvernement, qui restent aux ordres des filières et "souhaiteraient que nous leur fassions confiance".  

80% des animaux que nous consommons viennent d'élevages intensifs

Plus de 42 millions de poulets, 5 millions de cochons, 2 millions de canards et environ 800 000 bovins meurent dans les élevages français en l’espace d’une année, avant même d’avoir atteint l’âge de partir à l’abattoir. Ce sont les chiffres alarmants que l'association a souhaité partager dans sa tribune pour le Monde, dans l'espoir de réveiller les âmes militantes de chacun.e.s. "80 % des animaux d'élevages viennent de l'élevage intensif. Il est urgent de faire bouger les choses, et comme le gouvernement n'a pour l'instant pas décidé de s'en saisir, on essaye de notre côté de créer un lobby citoyen pour montrer que les gens sont unis. C'est consensuel puisque 88% des français sont opposés à l'élevage intensif". Un chiffre qui traduit la réalité à laquelle les Français sont confrontés, à l'heure où se partagent en masse sur les réseaux sociaux les images insoutenables des batteries. 

Un appel au moratoire sur l'arrêt de l'élevage en batterie

L'association aux 30 000 adhérents exige, à travers ce manifeste et cette pétition (ouverte à toutes et à tous), des mesures concrètes face aux élevages industriels, mais pas contre la consommation de viande. "On ne demande rien de plus que de mettre fin à l'élevage intensif, ce qui est le plus cruel pour les animaux. Mais la question ne tourne pas autour du régime carnivore ; il faudrait, certes, réduire sa consommation notamment pour des raisons environnementales, mais nous demandons tout d'abord à ce que les besoins biologiques et psychologiques des animaux soient respectés". Avec déjà 1,5 millions de signatures, cette pétition démontre combien cette problématique fait consensus, non seulement auprès de la population, qu'elle soit végétarienne ou non, mais aussi chez les professionnels comme les bouchers "Par delà les différences qui nous opposent, l'objectif commun de mettre fin à l'élevage intensif unit les Français".

Alors, y a t-il un espoir pour que cette pétition porte ses fruits ? La chargée de campagne se montre enthousiaste, mais reste néanmoins réaliste sur le processus à appliquer. "On ne peut pas dire qu'il faut complètement arrêter l'élevage intensif. Il faut entamer une transition par laquelle on accompagnerait les éleveurs, qui eux aussi connaissent des situations financières compliquées. Sortir de ce modèle, c'est se réorienter vers des modèles plein air ou bio. L'idéal serait également d'entamer une transition au niveau alimentaire, et passer à quelque chose de plus végétal bien entendu." Pour relever ce défi écologique auquel nous sommes confrontés, il faudrait réduire notre consommation de viande de 90%, selon l'étude de la revue scientifique Nature. Si devenir végétarien ne relève pas d'une évidence pour tous, la nécessité de végétaliser l'alimentation de notre société devient capitale pour la survie de la planète. 

Pour signer la pétition de L214 et manifester votre désaccord contre l'élevage intensif, c'est ici !

 

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