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Chronique

Et si la fiction faisait basculer le monde ?

futur utopie
"Les fictions nous ravivent, nous convoquent. Elles nous rappellent qui nous pourrions être. Qui nous sommes vraiment. Au plus beau du plus profond."
drew_beamer
Sandrine Roudaut
Mis à jour le 25 février 2021
Que ce soit au cinéma ou dans les librairies, nous n'en finissons plus de voir sortir des films ou des livres annonçant la fin de notre ère "de paix", la fin de l'humanité, un futur apocalyptique. Comment imaginer un futur meilleur quand notre imagination ne se cantonne qu'au pire de l'imaginable ? Comment voir un demain lumineux avec les yeux bandés par l'obscurité ? Dans cette chronique, Sandrine Roudaut nous invite à penser nos fictions dans l'utopie plutôt que dans la dystopie.

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Cet article a été publié dans le magazine #30 septembre-octobre 2020

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Si notre monde s’apparente de plus en plus à des fictions de SF apocalyptiques, c’est peut-être parce qu’elles étaient visionnaires. C’est peut-être aussi parce que nous avons créé ce que nous avons lu, que nous étions acclimatés, prêts pour la surveillance, la déshumanisation, une Nature abîmée, la citoyenneté résignée. Dans les deux cas la création semble accoucher du réel. Et si de nouvelles fictions pouvaient faire basculer le monde ?

Comment créer un autre monde tant qu’il est impensé ? Tant que nous ne le rêvons pas. Comment défendre des futurs meilleurs si on ne peut les imaginer, si nos cerveaux sont secs, confisqués, squattés par le high-tech et de sombres scénarios? Comment croire en notre libre arbitre, en notre victoire, tant que nous ne lisons que la soumission aux autorités et à la fatalité?

>> A lire sur FemininBio L'intelligence collective, avenir de notre civilisation ? 

Après vingt ans à analyser les freins au changement, à porter des leviers de métamorphose, je suis aujourd’hui convaincue d’une chose : notre inconscient collectif a besoin d’être nourri par des fictions qui déjouent les pires pronostics. Parce qu’elle libère l’imaginaire et crée du désir, la fiction abreuve d’autres futurs, elle nous délie de la résignation, rouvre le champ des possibles, attise ce sentiment implacable que nous avions naturellement enfant: la puissance d’être, nous pouvons être tout, nous pouvons créer ce que nous voulons voir advenir.

Les fictions nous ravivent, nous convoquent. Elles nous rappellent qui nous pourrions être. Qui nous sommes vraiment. Au plus beau du plus profond. Elles ont un doux pouvoir subversif. L’attention librement consentie du lecteur, de la lectrice se laisse surprendre, émouvoir, bousculer, transformer.

Et si l’on décidait, par nos fictions, de décoloniser nos imaginaires ? Et si l’on donnait de l’air à nos prétentions ? Et si nous cessions de nourrir nos futurs avec des dystopies, ce dont nous ne voulons pas, pour les rallumer avec des utopies, ce qui n’existe pas encore. Donnons du poids du côté combatif et lumineux. Écrire, lire de nouvelles histoires peut changer l’Histoire.

Notre chroniqueuse

Sandrine Roudaut est auteure du livre Les déliés, paru aux Editions La Mer Salée. Un roman poétique et politique où, dans un futur proche, des femmes, des hommes, font basculer le monde.

 

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