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"Dans ma culotte": l'aventure d'une marque de protections hygiéniques écolo

Noëlle Papay et Marie Réveilhac
Dans ma culotte
Camille Lechable
Camille Lechable
Mis à jour le 25 février 2021
Noëlle Papay et Marie Réveilhac, deux green entrepreneuses originaires de Caen, ont lancé leur marque de produits d’hygiène intime écologiques et sains. Dans cette interview « sang » tabou, découvrez qui se cache derrière cette initiative qui nous réconcilie avec nos menstruations.

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Des serviettes hygiéniques lavables, des tampons biodégradables et des coupes menstruelles réutilisables… Il fallait y penser ! Comment est née votre marque « Dans ma culotte » ? 
« Marie et moi nous sommes rencontrées pendant un « start up weekend », où des entrepreneurs aux profils variés exposent leur projet et tentent de trouver un partenaire pour les accompagner dans leur aventure. A la fin du weekend, chaque groupe doit présenter son projet et des prix sont remis. Marie et moi avons remporté la deuxième place avec un de mes anciens projets qui concernait les mouchoirs en tissus. Marie, qui travaillait alors sur l’idée de Dans ma culotte a proposé de devenir mon associée pour mettre sur pied cette marque de serviettes hygiéniques lavables. Il y avait en fait beaucoup de synergie possible entre mouchoirs et serviettes hygiéniques ! Nous avons découvert que nous étions très complémentaires, Marie étant à la base ingénieure en informatique et moi-même, graphiste dans le domaine artistique. Nous avons travaillé ensemble pendant 6 mois, avons pris le temps de mieux nous connaître et en octobre 2014, la marque Dans ma culotte était créée. 
L’important dans notre projet est que nous partagions toutes deux des valeurs communes : l’entraide, le partage, la créativité, l’audace – il faut oser plus que les autres – et l’esprit d’équipe. 
De plus, notre entreprise conçoit des produits de première nécessité. Il est donc important que ceux-ci respectent l’environnement et la santé des femmes. Et c’est encore mieux s’ils sont fabriqués en France ! 
Nous voulons véritablement encourager les échanges sur ce phénomène que la moitié de la population vit tous les mois… Notamment grâce à la mise en place d’un réseau de conseillères bien-être à domicile, afin d’éclairer les femmes. Dans ma culotte mêle donc un aspect humain, mais aussi environnemental, de santé et économique. »

Votre intérêt à « améliorer les conditions de vie des règles » brise quelques tabous. A quelles réactions avez-vous du faire face lors de la mise en place de votre projet ?
« Peu de personnes croyaient au projet, au début. Finalement, ce qui a soutenu le plus notre projet fut l’actualité : la baisse de la TVA sur les protections hygiéniques (qui est passée de 20 à 5,5% en 2015), la pétition qui concerne la composition des tampons, les différentes études (notamment celle de Philip Tierno) qui ont eu lieu et le scandale du syndorme du choc toxique. Nous n’étions pas les seules à mettre une pierre à cet édifice et les gens se sentaient déjà un peu concernés. La preuve : nous avons récolté en 6 jours de quoi fonder notre marque sur le site de crowdfunding. Il y a eu un réel intérêt envers nos produits car les femmes réalisent que le bien-être commence aussi dans la culotte. La conscience globale des personnes qui veulent prendre soin d’elles évolue. » 

D’où vous viennent vos engagements écolos ? 
« Aucune de nous deux n’a jamais eu de travail dans l’écologie au sens pur, mais nous avons reçu une éducation assez simple, en plein air, dans nos jardins respectifs avec des parents qui ont pris soin de la terre. C’est ce style de vie sain qui nous a donné envie de produire en circuit court : il permet plus de contrôle sur la fabrication des produits. Il est également important pour nous que nos sous traitants soient en phase avec nos valeurs. Les couturières travaillent par exemple dans de bonnes conditions. Ainsi l’engagement environnemental se retrouve aussi dans la qualité de finition de nos produits, certifiés bio. »

Gérer une entreprise, ce ne doit pas être de tout repos. Comment faites vous pour gérer le stress ? Etes vous plutôt team méditation ou sport à outrance ?
« Dans les moments les plus stressants, Marie a l’habitude d’aller à la piscine, ou de faire du yoga. Je préfère aller courir, en particulier en bord de mer, en Normandie. Nous sommes toutes les deux partagées entre le sport où l’on se donne à fond, et des activités de méditation : nous avons besoin de trouver un équilibre entre les deux. Cela permet de se recentrer et de respirer, de faire le vide autour de soi. Pendant nos jours de repos, nous partons instinctivement faire des randonnées dans la montagne, pour se retrouver en pleine nature. Nous aimons être dans la contemplation de notre environnement. » 

Quels conseils donneriez-vous à une femme qui veut monter son entreprise ?
« On ne peut que les encourager ! Bien sur, cela demande beaucoup d’heures de travail. Marie et moi ne nous étions pas rendu compte à quel point cela nous avait demandé de temps car quand on est passionné, on ne voit pas le temps passer. Mais c’est sur que l’on se rend moins disponible pour la famille et les amis car on doit vivre l’aventure à 200%. La meilleure chose à faire quand on veut monter son entreprise est d’en parler au maximum, aux personnes autour de soi pour affiner son discours, remettre son projet en question, l’améliorer. Ces retours sur le projet nous permettent d’avancer et de voir si cela vaut le coup ou pas. Dans tous les cas c’est une expérience très enrichissante : on n’arrête pas d’apprendre, on transmet aussi beaucoup. »

Quel rapport entretiennent les Françaises avec leurs règles ? 
« Chez les Françaises, il y a un tabou clairement visible qui enveloppe le sujet des menstruations. Peu en parlent et du coup, rien ne bouge. Les Françaises commencent seulement à découvrir la coupe menstruelle alors que dans d’autres pays on l’utilise depuis 10 ans. L’actualité récente a heureusement permis au plus grand nombre de prendre conscience que les règles ne sont pas un tabou. C’est un phénomène naturel, il faut en parler et ne pas en avoir honte.  C’est pourquoi nous avons voulu développer un côté éducatif chez Dans ma culotte avec différents évènements pour sensibiliser à ce sujet, dans l’idée du « Menstrual Hygiene Day ». Et on inclut des hommes dans la conversation. C’est important qu’ils puissent aussi comprendre les menstruations, car ils font partie de notre vie. »

Quels sont vos futurs projets pour nos culottes ?
« Il y a quelques jours nous avons ouvert notre site internet vers les DOM-TOM et nous allons bientôt dévoiler notre nouvelle collection de serviettes en coton bio, avec un motif d’animaux et de camouflage. Nous avons également commencé à recruter des conseillères pour créer un réseau de conseil, car les femmes ne vont pas forcément vers ces produits. C’est quand on leur parle que se fait le déclic. » 

Un conseil avisé pour les lectrices de FemininBio ?
« Surtout, s’il arrive d’avoir mal pendant ses règles, s’il y a des crampes, il faut comprendre ce qui se cache dans la composition des produits. Nous avons intégré sur le site de Dans ma culotte, un blog explicatif où l’on parle de manière décomplexée des règles, avec des « recettes au naturel » pour mieux vivre ses règles, des recettes de smoothie pour diminuer les syndromes prémenstruels et se faire du bien. On y vulgarise aussi des sujets comme le syndrome du choc toxique. Notre ligne directrice est de parler en toute transparence, pour mieux prendre soin de soi. »

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