Cet article a été publié dans le magazine #35 juillet-août 2021
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Nous avons fait le choix et l’expérience de la vie à quatre dans une mini maison en bois sur roues, une tiny house.
Motivée il y a quatre ans par un ras-le-bol du prix exorbitant de l’immobilier, et poussée par mes passions écologiques, j’avais envie de changement. D'appartements trop chers en logements parfois inadaptés, de locations plus au moins bancales en achat immobilier inespéré, nous avons souvent déménagé. Nous avons alors décidé de construire, avec mon compagnon, de nos petites mains habiles, un toit sur notre tête, un chez-nous qui nous ressemble et qui nous appartient, un cocon où il fait bon vivre, économiquement light et sensiblement charmant : notre petite maison-cabane.
Être libre de se loger comme nous le souhaitons, de partir où bon nous semble, de s’engager dans le changement avec joie et dans la transition énergétique avec plus de conviction, voilà ce qui nous a séduits dans le projet de vivre dans du tout petit.
L’aventure de l’autoconstruction
Quatre mois, deux personnes, lui et moi, pour réaliser notre maison-escargot, un beau challenge ! J’étais surprise et tellement heureuse de voir la rapidité de réalisation de cette nouvelle maison. Entre croquis et plans, des heures sur Internet, j’étais émerveillée de découvrir ce concept, né outre-Atlantique et tellement séduisant.
Des mini maisons toutes plus belles les unes que les autres et remplies d’astuces de rangement et d’effet déco, j’étais sous le charme et conquise. C’était parti pour réaliser la mienne… Mais tout était encore nouveau. Il a fallu trouver les fournisseurs, les financements (grâce à une merveilleuse co-contributrice) et inventer une nouvelle façon de construire solide mais « léger ». En effet, notre maison étant sur une remorque, il était nécessaire de trouver des solutions adaptées à cet habitat atypique. Des solutions que je souhaitais les plus écolo possibles ou du moins «blocales», un parcours du combattant ! Finalement, de compromis en idées géniales, la maison est sortie en plein été, prête à nous accueillir.
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Vivre à quatre dans 20m2
J’appréhendais un peu de vivre les uns sur les autres. À ma grande surprise ce n’est pas cette vie de proximité qui a été la plus étonnante, mais plutôt le regard et l’accueil de certains face à notre nouvelle façon d’habiter.
Puis j'ai dû faire preuve de persévérance, d'intégrité et de courage pour affronter quelques méandres administratifs. Toutefois, la justesse de ce choix, la cohérence à laquelle j’aspirais dans mes engagements écologiques et la joie surtout de porter ce projet ont été les piliers de notre aventure.
Après, la vie quotidienne familiale s’installe et s’organise comme partout ailleurs, même dans une si petite surface. Nous avons trouvé nos marques avec chacun un petit espace dédié, nous avons privilégié certains moments de retrouvailles, comme le repas du soir où nous devons forcément être tous assis en même temps. Et la vie s'est étendue dehors. L’extérieur est notre nouvelle maison. J’apprécie cette vue sur le jardin, cette Nature qui s’invite en permanence chez moi.
Continuer le chemin du changement
Vivre en tiny house est bien plus que de vivre dans petit, c’est l'ouverture sur le monde et la découverte de l’abondance toute proche, où tout paraît plus beau, plus grand, plus vivant.
La vie n’est que mouvement, cycle, début et fin… Nous faisons partie de ce mouvement. Pourtant les temps actuels nous rappellent à l’ordre. Figés, immobiles, limités dans nos déplacements et nos créations, comment inventer de nouvelles façons de vivre, de vivre ensemble, d’être en famille ? Osons, tout simplement.
C'est dans cette énergie que j'ai envie de continuer ce chemin du changement de comportements. Bouleverser un peu nos habitudes contemporaines si profondément ancrées de notre train-train quotidien. J’ai envie de transcender notre façon préconçue et jugeante de voir la vie et les autres, de retourner à l’essentiel. Je ressens le besoin de reconnaître le parcours de nos Anciens, de leur donner de la gratitude dans le respect de la terre qu’ils ont porté. J’ai envie de me remettre sur les rails bienveillants du respect de la Nature et de l’Autre.
Osons être différents, osons être « alternatifs » et proposer de nouvelles manières de faire pour réenchanter le monde de demain. Osons entreprendre ce qui nous a toujours tenu à cœur, osons « être » plutôt qu’avoir, osons vibrer dans ce mouvement de la vie. Tout s’anime, tout résonne par l’intention avec laquelle on fait les choses. Posés, sereins, rayonnants, tout s’ouvre à nous et s’illumine. Alors il n’y plus qu’à !
Remerciements à Dominique Eraud, marraine du projet et membre du Comité éthique et scientifique de FemininBio.
Notre autrice :
Ève Marcorelles a participé aux débuts du Mouvement Colibris en 2007. Aujourd'hui en chemin pour être paysanne herboriste, elle publie Ma vie en Tiny House, Rustica éditions.