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Comment l'histoire de notre lignée influence notre rapport à l'argent

Ce que notre rapport à l'argent raconte de nos ancêtres
Pour assainir notre rapport aux possessions et à l'argent, il serait sain de guérir les blessures de manque qui hantent nos étages généalogiques.
Sharon McCutcheon
Céline Tadiotto
Céline Tadiotto
Mis à jour le 25 février 2021
Inconfort, matérialisme, quête de minimalisme, cadeaux faits maisons ou présents de grande marque... Et si notre attitude face à la dépense avait un lien avec notre arbre généalogique ?

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #20 décembre 2018-janvier 2019

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Qu'on se le dise, la manière dont nos ancêtres auront traité leurs deniers viendra résonner dans notre porte-monnaie. En effet, l’enfant, lorsqu’il est tout petit, duplique littéralement le psychisme de ses parents pour construire son rapport au monde et sa personnalité. Que papa ait été un joueur invétéré, que maman soit devenue dispendieuse à la période des fêtes ou, qu’au contraire, chaque sou ait été compté et épargné, tout ceci nous influence dans la manière que nous avons de veiller au lendemain et de pourvoir au quotidien.

Alors, comment nous libérer de l’entrave que peut représenter cette influence lorsqu’elle est négative ? Comment assainir notre rapport à l’argent ?

Le contexte du temps passé

Tout d’abord, il s’agit d’être consciente du rapport que chacun des protagonistes de votre arbre généalogique, sur trois générations, a pu avoir avec l’argent. Tous ces différents scénarios de vie financière constitueront une parcelle de votre rapport à l’argent aujourd’hui. Mais par où commencer ? Sans doute serait-il bon de prendre la décision d’ouvrir les yeux avec honnêteté et courage, et de regarder les ancêtres en face. Il peut être utile de remettre leurs vies et les histoires qu’on aura pu vous raconter les concernant dans le contexte de l’époque.

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Certaines périodes, comme celle succédant à la crise économique de 1929, ont été particulièrement difficiles pour tous. D’autres auront souffert de la faim, d’autres encore auront vu d’un mauvais œil la pauvreté des sans-logis qui les faisait culpabiliser de ne manquer de rien, ou presque.

Dans le grenier de mes aïeux, on trouvait du sucre, de la farine rance, des médicaments périmés et des crottes de souris. Ils avaient eu à traverser la guerre de 1870, puis celle de 14-18 et, enfin, la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient tellement souffert des privations collectives répétées qu’ils avaient fini par les intégrer comme étant inéluctables, allant presque de soi. Ils engrangeaient des réserves ; ma grand-tante gardait ficelés, comme un trésor, les emballages vides, les vieux journaux, les notices, et il est clair que la prévoyance était devenue, pour elle, envahissante et compulsive.

La relation à l'argent à notre époque

Vous et moi, nous nous trouvons deux à trois générations plus tard et nous épargnons, pour nombre d’entre nous, en banque, sur la vie, sur la santé, pour la retraite, pour ne pas manquer, alors même que nous n’avons jamais été dans une société aussi confortable. On souffre de surpoids, d’excès en tout genre et on crédite à la consommation à tour de bras. C’est très lucratif pour les institutions financières mais nos cœurs, eux, sont anémiés et nos êtres souffrent d’une pauvreté spirituelle et relationnelle très importante. Alors, que s’est-il passé au niveau affectif ? Pouvons-nous épargner des sentiments pour les jours gris ? Impossible. La relation ne s’économise pas, pas plus que la gentillesse ni la chaleur humaine.

Argent, affect...

Et voilà que l'on dit : "L’argent ne fait pas le bonheur." Est-ce vrai ? Est-ce une affirmation saine ? L’argent n’est pas naturel, certes, il ne pousse pas dans la nature, et si les humains n’existaient pas, personne ne l’aurait inventé. Mais cet argent que nous avons créé a tout à voir avec l’affectif, la relation et même, parfois, l’amour.
En effet, nous avons inventé la monnaie pour "faciliter" les échanges, c’est-à-dire pour définir une valeur à l’échange et aux choses que nous souhaitions échanger.

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Mais comprenez bien que, sans remonter au paléolithique, si votre grand-père a été privé d’affection et d’amour dans son enfance (c’est-à-dire d’échanges) et que seul le domaine viticole attenant à la maison retenait l’attention de son père, il a nourri vis-à-vis de la notion de propriété et d’argent une relation ambiguë.
Il a dupliqué inconsciemment que cette exploitation agricole était à la fois une concurrente douloureuse pour lui-même et un objet de fascination relationnelle pour son modèle de père.

En gros, il a peut-être nourri des sentiments mêlés pour l’argent, qui vole l’amour des proches, qui ne fait pas le bonheur et, en même temps, il se peut qu'il ait entretenu vis-à-vis du travail et de ce qui en découle une relation affective très forte, pouvant aller jusqu’à l’addiction au travail.

... et un soupçon de sexualité

Mais saviez-vous que notre rapport à l’argent nous ramène également à la sexualité de nos ancêtres ? En effet, nombre de termes en lien avec l’argent utilisent le même argot ou le même langage familier que celui qu’on utilise pour parler de la génitalité masculine : les bourses, les liquidités, le pognon… je vous fais confiance pour en trouver d’autres !

Processus de guérison

Pour assainir notre rapport aux possessions et à l’argent, il serait sain de guérir les blessures de manque qui hantent nos étages généalogiques. Les identifier, les nommer et les guérir seront trois étapes essentielles si vous ne voulez pas saigner à blanc votre compte en banque pour les fêtes ni remplir les armoires de vos proches d’objets inutiles dès janvier.

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Prenez le temps d’identifier ce dont tel ou tel ancêtre aurait pu avoir besoin et offrez-le-lui, symboliquement. Votre aïeule a eu faim ? Vous pourriez par exemple inviter vos proches pour un repas en son honneur ou proposez votre aide à une association d’aide aux plus démunis. Vos ancêtres étaient aisés mais durs en amour ? Triez et donnez le surplus, et choyez vos relations humaines en gratifiant chacun de paroles chaleureuses, bienveillantes et encourageantes.

Enfin, imaginez que votre porte-monnaie contienne de l’affection. Comment diriez-vous que vous donnez, recevez et échangez ? Telle est la véritable nature de votre rapport au matériel. 

Céline Tadiotto est l'auteure de J’arrête de subir mon passé : 21 étapes pour se libérer (enfin) des répétitions transgénérationnelles, éditions Eyrolles, 2018.

 

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