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20 questions to the world : l'interview de Badamkhand

Badamkhand interview 20QTW
Quand je serai vieille j’aimerais voyager à travers le monde
Cyril Bruyelle
Cyril Bruyelle
Cyril Bruyelle
Mis à jour le 25 février 2021
"20 Questions to the World" a rencontré Badamkhand, professeure de couture pour Caritas en Mongolie. Elle s'est livrée au jeu de l'interview humaniste. Et dès aujourd'hui, sur notre page Facebook, vous pourrez répondre à la question que Badamkhand a souhaité poser à l'humanité !

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Badamkhand est une femme mongole de 46 ans. Elle est professeure de couture pour la branche mongole de l’association Caritas. Elle enseigne la couture à des femmes vivant en grande précarité dans les quartiers pauvres d’Oulan-Bator. Ces femmes ont pour la plupart été abandonnées par leur mari alors qu’elles étaient enceintes. C’est un phénomène classique dans les pays pauvres où les hommes ne veulent pas avoir à assumer la charge d’un enfant. Avec un enfant en plus, ces femmes n’ont alors plus le temps de tenter de gagner leur vie, et c’est souvent l’entrée dans le cercle vicieux de l’extrême pauvreté. L’association Caritas, en accueillant les enfants dans une école maternelle et en offrant des formations aux mères tente de leur donner une chance de s’en sortir.

>> Découvrez le portrait de Cyril Bruyelle, initiateur du projet 20 questions to the World 

Qu’est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez enfant ?

Si je remonte dans le temps... mon enfance se passait durant la période socialiste. J’étais tellement heureuse avec mes parents, j’aimerais tellement revivre ces moments.

Avez qui aimeriez-vous boire un café ?

Aujourd’hui en Mongolie, il y a une femme appelée Anujin. J’admire la manière dont elle travaille et toutes les choses qu’elle fait pour le droit des femmes. Si j’en ai la chance, j’aimerais beaucoup la rencontrer et lui demander comment elle travaille. Par rapport au travail que je fais en ce moment, j’aimerais lui demander des conseils pour réussir et se sentir fier de ce que l’on fait. Je lui demanderais aussi de venir à notre centre de formation, Caritas Mongolia, pour discuter avec nous. Dans nos centres de formation, il y a beaucoup de mères célibataires qui ne se sentent pas bien, alors je lui demanderais de leur parler pour les encourager et leur donner de l’énergie.

Si vous pouviez faire enseigner quelque chose dans toutes les écoles du monde, qu’est-ce que ce serait ?

J’ai 46 ans. La première chose qui me vient à l’esprit c’est "être humain", "être généreux". Alors la première chose que j’enseignerais c’est ça, être humain et généreux. Parce que je veux partager et enseigner ces qualités, j’essaye tous les jours de faire de mon mieux au travail.

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Selon vous, quelle est la personne la plus heureuse du monde ?

Bien évidemment les enfants.

Si vous étiez président des Etats-Unis, quelle serait votre première réforme ?

Je n’y ai jamais pensé. Parce que je suis une femme mongolienne, je pense principalement à ma vie, à mon pays. Je lis beaucoup sur les femmes qui ont du succès pour inspirer mes étudiantes qui sont mères célibataires.

De quoi avez-vous besoin ?

Mon fils grandit et il aura bientôt une femme, donc je pense que la  chose dont j’ai besoin c’est un petit-enfant. J’aimerais tellement avoir une petite-fille.

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Que feriez-vous si l’on vous donnait maintenant 1 million de dollars ?

Si j’avais un million de dollars… encore une fois je pense à mon travail. J’essayerais de donner plus de chance aux femmes qui en ont besoin. Récemment j’ai affronté de nombreuses difficultés professionnelles alors j’aimerais encore plus pouvoir les aider. J’essaye de faire beaucoup de choses pour elles et toute mon attention va vers ces femmes.

Quelle innovation, réaliste ou non, faciliterait grandement votre quotidien ?

En règle générale, si on réfléchit et qu’on essaye d’être positif, la vie est beaucoup plus simple et heureuse qu’avant. Depuis quelques temps je m’efforce à être plus positive et depuis je ressens plus de bonheur dans ma vie.

Quelles sont les informations qui vous touchent le plus dans votre pays et pourquoi ?

J’ai besoin d’y réfléchir. Je ne regarde jamais la télévision, mais récemment nous avions une élection présidentielle et je suis tellement heureuse que nous ayons choisi la bonne personne pour cette fonction. De mon point de vue, le président doit être proche des gens, il doit avoir connu des expériences similaires aux citoyens normaux.
Il prend beaucoup de bonnes décisions qui permettent à notre pays de se développer, je l’admire beaucoup. Il apporte beaucoup de soutien pour les petites entreprises comme la mienne. Par exemple, il favorise l’export de produits artisanaux, ce qui va affecter notre entreprise de manière très positive.

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Avez-vous la sensation que votre vie est plus simple ou plus difficile que celle de vos parents ?

Je vis bien mieux que mes parents notamment grâce aux sciences et à la technologie qui se sont beaucoup développées. Par exemple en 1992, j’ai été en Hongrie ; quand je voulais appeler mes parents je devais me rendre à la poste et payer pour seulement 3 minutes de communication. Récemment ma mère a été en France et nous discutions tous les jours pendant que nous déjeunions ou dînions. La technologie s’est beaucoup développée.

Si vous deviez créer une entreprise, ce serait quoi ?

Encore une fois la réponse est en rapport avec mon travail. J’aimerais beaucoup avoir une entreprise de couture, construire une usine qui produit et vend des produits. J’y emploierais ces femmes célibataires. Je les laisserais voyager à travers le monde. C’est mon rêve alors je me pousse à l’atteindre.

Pouvez-vous dessiner quelque chose de beau ?

Evidemment le soleil. Il nous donne toujours la lumière et tous les matins nous recevons son énergie. Je ne sais plus quand c’était, mais l’autre jour j’ai vu une éclipse qui a plongé le jour dans l’obscurité. J’ai réalisé à quel point le soleil était important. Je suis très reconnaissante que nous ayons du soleil. Je n’imagine pas si nous n’en avions pas. C’est pour cela que j’ai dessiné 3 soleils.

Pouvez-vous chantez quelque chose de beau ?

Les mongols sont très proches de leurs parents particulièrement de leur mère. Cela fait deux ans que je n’ai pas vu la mienne. On se parle tous les jours par Skype mais elle me manque beaucoup. Donc je vais chanter une chanson pour la raison de ma vie, ma mère. Je suis tellement reconnaissante de mes parents qui m’ont si bien élevée. La chanson s’appelle « Life » (Vie) et elle parle de ma maman.

De quoi avez-vous peur ?

J’ai peur de certaines personnes. La société rend les gens de plus en plus brutaux. Lorsque les gens se croisent c’est pour se battre et non plus pour se sourire. Ces choses là me font peur. C’est pour cela que je dis toujours aux gens de sourire. Quand vous souriez, vous ne pouvez pas penser à des choses négatives à l’intérieur de vous. Il y a longtemps les mongoles étaient très respectueux les uns envers les autres, mais aujourd’hui les choses ont changé.

Quel est votre rêve ?

J’ai beaucoup de rêves. Quand je serai vieille j’aimerais voyager à travers le monde. J’ai passé quelque temps à l’étranger quand j’étais plus jeune, j’aimerais beaucoup y retourner. Voyager fait aussi partie de mes plans futurs.

Fermez les yeux, vous êtes en 2100, que voyez-vous ?

J’imagine de magnifiques paysages avec de beaucoup de fleurs.

Quelle est la plus belle chose que vous ayez vue dans votre vie ?

Evidement le jour où j’ai donné naissance à mon fils. A chaque fois que je voyais mon fils et que je lui donnais à manger j’étais très heureuse.

Si vous deviez écrire un livre sur le monde d’aujourd’hui, quel titre lui donneriez-vous ?

Je n’ai pas besoin d’y réfléchir longtemps, le titre serait « Amour ».

Qu’est-ce que représente la religion pour vous ?

Je pense que les gens ont besoin de croire en Dieu. Pour moi Dieu représente toutes les belles choses autour de nous, tout ce que nous essayons d’atteindre en tant qu’humains. Je crois en Dieu, je prie tous les matins.

Quelle est la spécificité culturelle mongolienne qui vous rend la plus fière ?

Je suis très fière de la manière dont on respecte nos parents, nos frères et sœurs. Je suis aussi fière de notre fête nationale qui s’appelle Tsagaan sar et notre tradition du mariage.

Si vous pouviez faire n’importe quel métier, sans rapport à l’argent, que feriez-vous ?

Ce que je fais actuellement. Apprendre à des mères célibataires comment coudre ou cuisiner pour les aider à mieux s’aimer et leur faire comprendre à quel point elles sont importantes. Tout ce que je fais là, je ne le fais pas pour l’argent mais ça vient du cœur.

Si vous deviez décrire notre planète à un extraterrestre, que lui diriez-vous ?

Quand j’étais petite il y avait beaucoup de films avec des aliens et je ne pense pas que l’on parle la même langue. J’utiliserais des gestes et mon corps pour essayer de leurs décrire notre planète. Je suis sûre qu’on pourrait se comprendre.

Et vous, quelle question aimeriez-vous poser au monde entier ?

Qu’est ce que l’amour pour vous ?

En savoir plus sur le projet : 20 Questions to the World.

 

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