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"Nous sommes face à une pandémie de Lyme" : interview du Dr Béatrice Milbert

Maladie de Lyme : le Dr Béatrice Milbert lance l'alerte
"Pas moins de 30 000 nouveaux cas chaque année, et 3 millions de malades uniquement dans l’Hexagone"
DR
Anne Ghesquière
Anne Ghesquière
Mis à jour le 25 février 2021
Mal connue dans son dépistage comme dans son traitement, la maladie de Lyme touche pourtant de plus en plus de personnes. Décryptage d’un scandale français avec le Dr Béatrice Milbert, lanceuse d’alerte et vice-présidente de l’association Chronimed.

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #21 février-mars 2019

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En 2019, en France, la neuroborréliose de Lyme reste encore un mystère. Pourtant, la plupart des pays de l’hémisphère nord sont touchés par ce fléau, soit pas moins de 30 000 nouveaux cas chaque année, et 3 millions de malades uniquement dans l’Hexagone. Des chiffres impressionnants, même si à considérer avec prudence tant il est difficile d’obtenir des sources fiables sur une maladie qui n’est pas à déclaration obligatoire.

>> Ecouter le Podcast Métamorphose : Dr Béatrice Milbert : Maladie de Lyme, un scandale français - Épisode #9

Dès lors, il est juste d’affirmer qu’avec Lyme et ses co-infections, nous faisons face à une maladie de civilisation et même à une pandémie. 

Par quels vecteurs se transmet la maladie de Lyme ?

La transmission se fait principalement par les insectes, en particulier par les tiques, mais pas seulement. Tous les insectes piqueurs peuvent être des vecteurs de la maladie : les moustiques, les araignées, les poux, les aoûtats, les guêpes.

>> A lire sur FemininBio : Maladie de Lyme: apprendre à enlever une tique

On évoque aussi la transmission par voie transfœtale, pendant la grossesse, et d’autres, plus rares, qui demandent encore des investigations (voie sexuelle, voie sanguine).

D’où vient cette maladie ? Pourquoi cette pandémie actuellement ?

La Borrelia a toujours été présente puisqu’on en retrouve des traces dans des momies Ötsie ou des morceaux d’ambre contenant des tiques porteuses de Borrelia. Au Moyen Âge, on parlait de la "fièvre des marais" et on savait qu’une piqûre de tique ne présageait rien de bon.

Alors pourquoi cette multiplication des cas observée aujourd’hui ? Si la maladie est peut-être dormante chez nombre d’entre nous, c’est principalement notre environnement qui a changé, et donc notre terrain. Nos corps sont de plus en plus chargés en toxines, et nous vivons dans un environnement électromagnétique qui entraîne certainement une perte de réactivité de notre système immunitaire à l’encontre de cette "super bactérie" qu’est Borrelia.

Quels sont les symptômes de Lyme et comment évolue la bactérie dans notre corps ?

Pour diagnostiquer cette maladie, nous devons faire face à deux problèmes majeurs : il n’existe pas de réaction systématique aprèsla piqûre et il n’existe pas deux réactions identiques à l’infection.
Le signe clinique le plus évident est l’érythème migrant.

>> A lire sur FemininBio : Maladie de Lyme: tous les symptômes

Il survient seulement dans 20 à 30 % des cas de Lyme mais permet d’orienter rapidement vers un traitement antibiotique, même en l’absence de fièvre. Cependant, lorsqu’une tique (ou un autre insecte) pique, elle ne transmet pas une bactérie mais plusieurs, et également des parasites. Selon les personnes, l’immunité et donc le mode de réactivité seront différents.

Vous parlez aussi de "polypathologie de Lyme", qui “mimerait” plus de 71 maladies différentes...

En effet, en phase secondaire de la maladie, dans les mois qui suivent la primo-infection, peuvent apparaître des troubles aussi variés qu’une surdité brutale, des problèmes neurologiques, articulaires, cutanés, des maux de têtes, des vertiges, des troubles cognitifs etc. Bref, tous les cas de figure sont possibles et c’est ce qui rend son diagnostic si difficile : rien n’est prévisible d’avance.

Enfin, si la première difficulté reste de poser un diagnostic pour cette maladie, la seconde est de ne pas passer à côté d’un autre diagnostic.

Certaines recherches démontrent que des maladies chroniques pourraient être causées par le même parasite que la maladie de Lyme. Qu’en est-il ?

Il existe aujourd’hui une évidence scientifique de relation entre certaines pathologies chroniques et les co-infections de Lyme, et nombre de ces pathologies pourraient être étudiées par la piste infectieuse. Ces recherches font partie du spectre de travail colossal du Pr Luc Montagnier. Des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante pourraient avoir une cause infectieuse.

On retrouve également des souches de Borrelia derrière certaines formes d’autisme, d’Alzheimer et de Parkinson précoces, d’AVC très atypiques avec migrations des symptômes, etc. Car une autre caractéristique de Lyme réside dans la variabilité des symptômes d’un jour à l’autre, ce qui a fait dire à de nombreux confrères que cette maladie était de l’ordre de la psychiatrie.

>> A lire sur FemininBio : Pr. Luc Montagnier : le point sur la maladie de Lyme, le SIDA et le stress oxydant

Mais s’il est un symptôme majeur à cette maladie, c’est la fatigue. Avec mon expérience du sida, je peux aujourd’hui établir un lien avec Lyme. On retrouve dans les deux cas cette baisse immunitaire, cette tendance aux mycoses, cette fragilité du terrain, cette sensation d’épuisement total.

On reconnaît aujourd’hui que certains facteurs environnementaux aggravent les symptômes de Lyme. Pouvez-vous nous éclairer ?

En premier lieu, les ondes électromagnétiques. L’utilisation de technologies sans fil provoque une altération et une ouverture de la barrière hémato-encéphalique, permettant le passage de métaux lourds, des pesticides et aussi de Borrelia, qui s’installe dans le cerveau.

Ensuite, les amalgames dentaires et, plus généralement, les métaux lourds sont très toxiques. Le mercure peut se diffuser et passer dans le cerveau en créant une atteinte cérébrale, où la Borrelia et d'autres bactéries trouvent un lieu d’accueil, un support qui leur permet de se protéger contre les antibiotiques. Attention, car la dépose d’amalgames dentaires est elle-même dangereuse et nécessite toutes les précautions nécessaires !

Enfin l’état de l’intestin et l’alimentation sont des aspects très importants à prendre en compte. On préconise parfois un régime cétogène, hypotoxique.

Vous parlez également de l’importance de se vermifuger...

Le déparasitage systématique est une pratique qui s’est perdue en France, alors qu’il faudrait le faire en famille, au moment des pleines lunes, lorsque les vers se reproduisent. Cela permet de relancer la fonction des émonctoires et de commencer à traiter Lyme. Pour déparasiter, j’utilise toujours des plantes, notamment l’extrait sec de neem, très utilisé en Inde et en Afrique, dans sa forme feuilles dès l'âge de 5-6 ans. Pour les plus résistants, je conseille la cure du Dr Clark.

Aujourd’hui, les tests de dépistage ne sont pas fiables. Où en sommes-nous ?

Pratiqués trop précocement, les tests ne sont pas fiables. Il convient d’attendre 3 ou 4 semaines après l’infection, mais même dans ce cas, il existe des faux négatifs. Au sein de l’association Chronimed, tous les médecins s’appuient sur un examen clinique poussé et un interrogatoire. Nous utilisons notamment les questionnaires de Richard Horowitz, médecin new-yorkais qui a énuméré tous les symptômes liés à Lyme.

Il peut y en avoir des "discrets" type hématomes spontanés, crampes, détérioration du sommeil, transpiration nocturne, sensation de tachycardie, troubles visuels, acouphènes, troubles de la circulation, taches sur la peau, sensations d’engourdissement, etc. Ils sont répertoriés selon leur importance pour définir un score. Il existe même un test à faire en 10 minutes sur Internet (urgencelyme.com) qui permet d’orienter.

Qu’en est-il des traitements ? Vous évoquez le fait de traiter les maladies "dans l’ordre". Qu’est-ce que cela signifie ?

Il y a une stratégie à adopter, que j’ai apprise de ma rencontre avec le Pr Yvette Parès et le Pr Hulda Clarke. C’est cette notion de collaboration entre les bactéries, les parasites, les virus, les mycoses, cette notion de biofilm qui est peu connue. Déparasiter amène aux soins des bactéries, puis des virus. Si la cure de Clark permet de tout traiter en même temps, je traite aussi avec l’argent colloïdal, la Boswellia, l’Artemisia, ces produits qui ont un spectre d’action très large et qui nettoient le terrain de façon très progressive et adaptée.

>> A lire sur FemininBio : Les bienfaits de l'argent colloïdal

J’y associe des traitements homéopathiques de drainage et je considère que l’antibiothérapie peut être très utile à l’une des phases du traitement ou dans des conditions particulièrement graves.Enfin, chaque personne, chaque cas est à prendre dans sa singularité.

Où en sont les médecins français par rapport à Lyme ?

C’est la première fois dans l’histoire qu’il est dit d’une maladie chronique infectieuse qu’elle n’existe pas ! Cela est extrêmement choquant pour moi, et les rares médecins formés se retrouvent démunis, car les prescriptions d'antibiotiques sont actuellement très contrôlées.

La France est donc très en retard dans le traitement de la neuroborréliose de Lyme et de nombreux patients en ont fait les frais. Leur maladie a évolué alors que, prise à temps ils auraient pu être soignés. J’ai honte de cette psychiatrisation à outrance des malades et de cette omerta. Je suis inquiète et choquée quand je constate les moyens déployés par exemple pour la grippe H1N1 et pas la moindre ligne sur Lyme.

>> Ecouter le Podcast : Dr Béatrice Milbert : Maladie de Lyme, un scandale français - Épisode #9

La maladie de Lyme vient d’être reconnue par l’Europe comme étant une pandémie grave. De nouveaux tests devraient être disponibles d’ici mi-février, notamment le test Phélix, avec les phages

Interview d'Anne Ghesquière, rédigée par Audrey Etner.


Infos utiles :

  • Béatrice Milbert est médecin spécialisé en acupuncture, homéopathie, phytothérapie, et elle s’intéresse depuis longtemps à la neuroborréliose de Lyme. Elle œuvre au sein de Chronimed, association parrainée par le prix Nobel de médecine, le Pr Luc Montagnier.
  • Le Dr Yvette Parès a découvert la façon de cultiver le bacille de la lèpre et a pu étudier les possibles traitements de l'époque (antibiotiques et plantes). Elle a ainsi soigné avec des plantes la lèpre, le sida, le cancer, la tuberculose et le paludisme.
  • Retrouvez le Dr Béatrice Milbert au micro d’Anne Ghesquière dans l'épisode 9 de Métamorphose, le podcast qui éveille la conscience.
  • Son livre "Trésor des plantes médicinales", co-écrit avec Lucie Hubert et basé sur les travaux du Dr Yvette Parès, paraîtra le 14 mars aux éditions du Dauphin (pré-commandes par téléphone possible)

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