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Lait maternel, ovocytes et cheveux : ces femmes qui offrent une part d'elles-mêmes

don de lait
Cindie, 40 ans, fait don de son lait au lactarium de l'hôpital Necker
Necker lactarium
Adèle Gireau
Adèle Gireau
Mis à jour le 25 février 2021
Un jour, elles ont choisi de partager ce que leur corps pouvait offrir à celles qui en ont besoin. Elles s’appellent Gabrielle, Klaire et Cindie, et elles nous expliquent leur cheminement pour passer du désir de donner au courage d’agir. Témoignages croisés de 3 femmes au grand cœur.

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #24 août-septembre 2019

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Donner, c'est offrir ce qui nous appartient sans contrepartie. Ce geste désintéressé s'est humanisé au XXe siècle, avec la généralisation du don de sang et ses dérivés, et également du don d'organes. Les avancées récentes en matière de recherche dans le domaine de la santé élargissent désormais le champ des possibles.

Le don de lait, l’or blanc des mamans, par Cindie

"Étant donneuse universelle (groupe sanguin O rhésus négatif, ndlr), j’ai l’habitude de donner mon sang. J’ai dû tout arrêter lors de ma grossesse et de l’allaitement de mon bébé." Donner son lait se révèle alors un moyen de continuer à aider les autres, mais différemment.

À 40 ans, Cindie dit "se sentir mieux" depuis qu’elle fréquente le lactarium, ou banque de lait, de l’hôpital Necker, à Paris, qui toutes les deux semaines passe récupérer le lait qu’elle congèle. "Jusqu’à 8 litres", ajoute la maman de Malo, un an, qui à cause de ses problèmes de thyroïde a développé une hyperlactation, l’obligeant à congeler son lait à n’en plus fermer les tiroirs.

"Je donne mon lait pour aider les bébés de prénatalité qui luttent pour rester en vie", ajoute-t-elle pour alimenter les propos du Dr Virginie Rigourd, pédiatre à l’hôpital Necker. "Le lait de femme est distribué dans les services de néonatologie qui prennent en charge les grands prématurés. Distribué sur prescription médicale, il permet une nutrition la plus adaptée aux prématurés pour limiter le risque d’infections et améliorer le pronostic neurologique et de croissance. Plus qu’un nutriment, c’est un produit de santé."
Il n’existe pas de substitut au lait maternel, et donner du lait artificiel aux bébés vulnérables réduit leurs chances de se constituer une santé solide.

À lire sur FemininBio : Sélénium, anticorps du lait maternel

Il est essentiel que la maman ne présente aucune contre-indication pour être donneuse. Le lactarium s’assure que la mère allaitante n'est pas transfusée, ne fume pas et ne prend pas certains médicaments. Des sérologies de dépistage chez la donneuses sont également réalisés vis-à-vis des principaux virus pouvant être transmis par le lait et enfin une pasteurisation et des analyses bactériologiques du lait avant distribution.

Vient ensuite le dépistage, test que Cindie a passé sans difficulté pour assurer qu’elle était une donneuse de confiance.

Plus d’infos sur le site du lactarium de l'hôpital Necker

Donner ses ovocytes, un cadeau pour la vie, par Klaire

Connue pour avoir animé des chroniques sur Arte, la scénariste Klaire Fait Grr a fait don de ses ovocytes à 32 ans, une décision qui intervient en plein débat de la loi bioéthique, où la question de la PMA alors réservée aux couples hétérosexuels devrait s’élargir aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires.

Les démarches administratives et toutes les complications encourues ont fait l’objet d’un podcast sorti récemment sur Arte Radio, appelé "Plaisir d’Offrir", dans lequel la donneuse explique avec humour et humilité le sentiment si complexe de donner un peu de soi pour aider des inconnus. "Dans la vie je suis une grosse trouillarde, mais j’ai un rapport très décomplexé à mes ovocytes. Certaines y projettent un enfant, pas moi. Pour moi un enfant, c’est la personne qu’on élève, qu’elle ait les mêmes yeux ou pas."

Pour que l’on prélève ses ovocytes, la donneuse doit avoir moins de 37 ans et être en bonne santé, c’est-à-dire n’être atteinte d’aucune maladie génétique. Depuis la dernière révision de la Loi Bioéthique de 2011, il n’est plus nécessaire d’avoir eu un enfant auparavant. Si les tests s’annoncent positifs, à savoir qu’en moyenne deux donneuses sur trois sont retenues, la procédure exige des injections quotidiennes. "Je me suis retrouvée à mélanger des produits à m’injecter dans les cuisses 8 minutes avant de monter sur scène, un grand souvenir", se remémore la jeune femme qui, malgré quelques douleurs aux ovaires, se souvient surtout avoir eu des difficultés administratives : "Mes rendez-vous étaient décalés, les mauvaises cases étaient cochées, j’avais quelques problèmes génétiques à vérifier… je passais juste mon temps à essayer d’appeler l’hôpital."

À lire sur FemininBio : Infertilité, les hommes face au parcours en PMA

Le jour de la ponction, c’est sous anesthésie générale que les ovocytes sont retirés puis congelés. Et non, on ne saura jamais à qui ils sont donnés, ni s’ils se révèleront utiles. "En France on ne donne pas à un couple en particulier, on donne tout court, et c’est le corps médical qui dispatche les œufs selon la liste d’attente et les caractéristiques physiques de la donneuse", explique Klaire. Elle ajoute : "La loi propose de conserver une partie des ovocytes récupérés pour soi, ce que j’ai refusé. Je trouve ça hypocrite, car hors cadre du don, c’est interdit." Si en France l'autoconservation ovocytaire est prohibée, elle est autorisée dans plusieurs pays européens, obligeant de nombreuses Françaises qui souhaitent retarder leur horloge biologique à migrer vers l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, ou encore la Grande-Bretagne.

Plus d'infos sur le don d'ovocytes ici

S’accepter malgré la maladie, grâce au don de cheveux, par Gabrielle

Selon l’Institut national du cancer, la chimiothérapie, qui provoque une perte de cheveux dans la majorité des cas, reste le traitement le plus courant contre lecancer, avec plus de 2,7 millions de séances réalisées en 2017. Solidhair, Fake Hair Don’t Care, Coupe d’Éclat sont des organismes qui, grâce à leurs partenariats avec des salons de coiffure, récoltent les mèches des bénévoles et les vendent à des perruquiers. L’argent collecté sert ensuite à aider les personnes malades en difficulté financière à acheter des prothèses capillaires.

Prélevés en France, ces cheveux sont une alternative éthique aux perruques issues du marché indien. Cette industrie controversée, nommée "black diamond business", représente 500 tonnes de cheveux indiens exportés par an, qui finissent sur les têtes occidentales. Un commerce capillaire aux pratiques douteuses basé sur un mensonge incitant les femmes à donner leurs cheveux aux dieux des temples. Offrandes qui, en réalité, finissent stockées, vendues aux enchères et conditionnées pour être transformées en extensions vendues en moyenne 8 € l’unité dans les pays dit "développés".

Donner ses cheveux, c’est ce qu’a fait Gabrielle, plus connue sous le pseudo de "La Petite Gaby". Avec plus de 150 000 abonnés sur YouTube, cette influenceuse a tiré un trait sur sa longue chevelure pour aider une association. "Je n’ai pas coupé 65 cm de cheveux sur un coup de tête, c’était assez réfléchi. Mes cheveux étaient tellement longs que ça devenait gênant dans le quotidien."

C’est en tenant compte des conditions de don que Gaby a choisi l’association Fake Hair Don’t Care. "On peut donner ses cheveux dès 10 cm, qu’ils soient teints ou pas. L’important est qu’ils soient en bonne santé." Et passer du long au court n’a pas été si difficile pour la jeune maman. "Je savais que ça allait servir à quelqu’un."
D’autant plus que le cancer est une maladie qui ne lui est pas inconnue : "Plusieurs personnes dans ma famille ont été atteintes d'un cancer du sein, et j'ai pu constater la difficulté de trouver une perruque qui fasse naturelle. J’ai aussi reçu de nombreux commentaires de mes abonnées, elles aussi atteintes, ça m’a énormément touchée." Si c’était à refaire, la jeune youtubeuse n'hésiterait pas à venir en aide aux malades du cancer lorsque ses cheveux auront repoussé.

 

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