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Recyclage

Paris teste la poubelle orange pour les déchets organiques

La poubelle orange arrive à Paris
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Caroline Vazquez
Caroline Vazquez
Mis à jour le 25 février 2021
En cette Semaine européenne consacrée à la diminution des déchets, on apprend une bonne nouvelle pour les habitants de la capitale: à l'essai dans le 2ème et le 12ème arrondissements de Paris, une poubelle orange va permettre de récolter les déchets fermentescibles. Rencontre avec Jacques Boutault, maire écolo du 2ème arrondissement qui nous explique le concept.

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Pourquoi installer des poubelles oranges de compost? 
L’idée, c’est de réduire la production de déchets qui va à l’incinération. On va donc installer dans les immeubles où cela est possible, une poubelle supplémentaire avec un bac orange en plus de la poubelle blanche pour le verre, la jaune pour tout ce qui est recyclable et la verte pour le tout venant. La poubelle orange va accueillir tout ce qui est fermentescible, c'est-à dire les déchets alimentaires et les restes de repas. En un mot, tout ce qui peut à terme être utilisé pour produire du méthane ou des engrais comme du compost. L'objectif est de limiter ce qui part à l'incinération. On connaît les problèmes que pose le "tout incinération", notamment sur la santé puisque on sait que les fumées produites par les incinérateurs causent des maladies du type cancer et sont des perturbateurs endocriniens, des maladies de la reproduction.

>> Retrouvez dans le magazine FemininBio n°8 notre dossier spécial Zéro déchet (en kiosque le 24 novembre 2016).

Comment allez-vous inciter la population à adopter ce nouveau geste de recyclage? 
Il y a une vraie demande, donc on part sur un terrain favorable. Dans le 2ème arrondissement, les écoliers trient déjà leurs déchets à la fin de chaque repas. Très concrètement, on va taper à la porte des gens, leur dire que l’on va mettre en place dans leurs immeubles un bac supplémentaire. Pour aider à l'adoption de ce geste citoyen, nous allons distribuer des "bio-seaux" avec une centaine de sacs en plastique biodégradable. Ces "bio-seaux" permettent de faire le tri du compost chez soi. Les habitants doivent ensuite descendre le sac biodégradable et le mettre dans la poubelle orange. Celle-ci sera collectée tous les deux ou trois jours en alternance avec la poubelle verte. 

Pourquoi ce projet de poubelle à compost a-t-il tardé à se mettre en place?
Le projet a déjà été retardé trois fois parce que les dispositifs légaux actuellement ne permettent pas de collecter les déchets fermentescibles des ménages. Il a fallu faire un arrêté spécial pour les ordures ménagères. De plus, on nous a dit qu’il n’y avait pas d'organisation au bout de la chaîne, or il faut évidemment mettre ces déchets fermentescibles dans des filières de production de méthane ou en faire du compost. Enfin, autre problème auquel nous avons été confrontés, les engins de collectes n’étaient pas adaptés à la collecte des déchets fermentescibles. Les engins se doivent d’être étanches pour que le jus (le bokashi) qui découle de ces déchets ne se répande pas partout. La ville a dû investir dans des engins supplémentaires ce qui a encore retardé le projet. Mais maintenant, nous pouvons nous lancer.

Y a-t-il d'autres projets en cours pour inciter les Parisiens à trier davantage leurs déchets?
On va mettre en place Trilib dès 2017. Il s'agit de grands bacs installés sur les espaces publics, qui prendront la place d'une voiture environ. Les différents bacs vont permettre de recycler bon nombre de déchets du quotidien : fibres (carton, papier, emballages), plastique, verre et textiles. Il n’y aura pas de bac orange pour le compost, pour des soucis de mauvaises odeurs. 

Que pensez-vous de la semaine européenne de réduction des déchets ? 
Mercredi 23 novembre, nous organisons un débat sur l’anti-déchet pour débattre avec d’autres collectivités qui ont mis en place des méthodes pour réduire les déchets et ainsi inviter le public à participer. Le but, c’est d’inspirer les responsables publics à agir, à faire mieux, à aller plus loin pour un jour visé le zéro déchet. Les Parisiens trient de mieux en mieux. Ces dix dernières années, ils ont réduit leurs déchets de 15%. J’ai conscience qu'il y a encore des efforts à faire, mais cela nous inscrit dans une démarche globale qui nous dépasse. On regarde au delà de nous-mêmes et on agit pour l’intérêt général. C'est une valeur très essentielle à défendre aujourd'hui. C’est notre part du colibri tout simplement. 

Un message à adresser à nos lectrices ?
Continuez à être femme, féministe, bio et tout ira bien !

>> Retrouvez dans le magazine FemininBio n°8 notre dossier spécial Zéro déchet (en kiosque le 24 novembre 2016).

Plus d'info sur le site de la mairie du IIème arrondissement.

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