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De l'antiquité à nos jours : d'où vient la tradition de se laver les cheveux ?

femme cheveux shampoing douche
Le terme "shampoing", qui date du XVIIIe siècle, est la traduction de "shampoo", un liquide à base de copeaux de savons et de décoctions de plantes.
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Cheveux divins Cheveux divins
Sylvie Hampikian
Par Sylvie Hampikian
Mis à jour le 25 février 2021

Connaissez-vous l'histoire du shampooing ? Soigner ses cheveux est un geste qui nous semble naturel, mais cela n'a pas toujours été le cas.


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Le lavage des cheveux semble remonter à l’Antiquité. Toutefois, jusqu'au XXème siècle, cette hygiène a été plus ou moins négligée. Les perruques du XVIIIème siècle, notamment, cachaient des chevelures déplorables, minées par les poux et les maladies, et qu’il fallait souvent couper au plus court, faute de mieux.

De l’Antiquité au XVIIe siècle : recours aux produits naturels

Dès l’Antiquité, les Anciens ont employé pour l’hygiène des cheveux des produits absorbants tels qu’argiles et farines, des plantes contenant des saponines aux propriétés légèrement moussantes (saponaire, yucca, noix de savon…), des produits acides qui dissolvent les graisses et des produits divers aux propriétés nettoyantes (argile, savon…). Voici un petit florilège des ressources traditionnellement employées au fil des siècles :

  • Egypte antique : vinaigre ou jus de citron mélangés à de l’eau.
  • Afrique du Nord, Yémen : rhassoul (argile savonneuse), sidr (jujube séchée et broyée)
  • Gaule : eau de chaux, sapô (ancêtre du savon), résultant du mélange de cendres de bois et de graisses animales, employé pour nettoyer et éclaircir les cheveux.
  • Europe (Moyen-Age et siècles suivants) : vinaigre, savon, lotions alcoolisées, œuf, décoctions de plantes (dont la saponaire, autochtone, et le bois de panama, importé d’Amérique), poudres pour lavage à sec (argile, farines, plantes en poudre : ortie, sauge, lycopode).
  • Amériques : yucca (suc des racines), bois de panama (écorce)
  • Inde : noix de savon, shikakai et autres plantes ayurvédiques, farine de pois chiche

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XVIII-XIXème siècles : ébauche du shampoo et maintien des traditions

Le terme "shampooing" fut introduit en Europe par les Anglais à la fin du XVIIIème. Il s’agit du principe du lavage des cheveux avec un "shampoo", c'est-à-dire un produit liquide à base de copeaux de savon fondus ou de savon noir, délayés dans des décoctions de plantes. Le terme, d’origine hindi, dérivait du nom d’une fleur parfumée, le champaca. Mais le résultat n’était pas très satisfaisant : cheveux poisseux, puis desséchés à la longue. Raison pour laquelle, jusqu'au début du XXème siècle, la plupart des intéressés continuaient à employer, pour se laver les cheveux, les traditionnels préparations au bois de panama ou à l’œuf (généralement battu avec du rhum). Par exemple, l’impératrice Sissi portait une chevelure exceptionnellement longue, dont le lavage, demandant une trentaine de jaunes d’œufs battus dans du cognac, prenait une journée entière.

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XXème siècle : passage à la mousse

Le XXème siècle se caractérise par l’industrialisation du shampooing qui fait des bulles ! Mais quelques dates valent mieux qu’un long texte pour résumer la marche du progrès :

  • 1927 : en Allemagne, Hans Schwarzkopf lance le premier shampooing liquide distribué principalement auprès des coiffeurs. Mais il est plus proche du shampoo du XIXème que des shampooings modernes.
  • 1931 : en France, Eugène Shueller, fondateur de L’Oréal, crée le premier shampooing à base de détergeant synthétique (syndet).
  • 1934 : L’Oréal commercialise à grande échelle ce fameux premier shampooing moderne de grande consommation, à savoir le berlingot DOP.

A partir de l’après-guerre, la publicité intensive ne fait qu’amplifier l’usage du shampooing moussant, qui se généralise et finit par évincer les méthodes traditionnelles. Les industriels poussent à la consommation en préconisant un usage quotidien et en proposant des formules adaptées à cet usage. Ils conseillent également 2 lavages successifs à chaque shampooing. Les cheveux étant généralement abîmés par ce programme de décapage intensif, le marché des après-shampooing "réparateurs" (généralement à base de silicones) se développe en parallèle.

Début du XXIème siècle : remise en question

Les shampooings et produits dérivés inondent les linéaires des magasins. Mais suite à certaines inquiétudes liés à la cosmétique chimique (parabens, sodium lauryl(eth)sulfate…) et à la publication du livre La vérité sur les cosmétiques de Rita Stiens, une part croissante des consommateurs recherche des soins plus naturels, moins agressifs. Les shampooings bio à base de tensioactifs végétaux doux (dérivés notamment des huiles d’olive, de coco…) ont un succès croissant, les recettes "maison" connaissent un véritable regain d’intérêt. Le rituel du shampooing quotidien est remis en cause depuis une dizaine d'années, et la blogosphère relate de nombreuses expériences de personnes disant "ne plus se laver" les cheveux. En fait, la plupart remplacent les shampooings moussants industriels, par les produits non moussants des anciens. Avec la mode du "no poo", la boucle est bouclée, et les cheveux redécouvrent un nouveau bien-être…

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