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Bébé: lait infantile végétal ou animal? 3 experts répondent

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Maëva Hamonic
Maëva Hamonic
Mis à jour le 25 février 2021
Pour tout savoir sur le lait infantile animal et le lait infantile végétal, Dominique Eraud, médecin, acupuncteur, phytothérapeute et nutritionniste ainsi que Candice Levy, naturopathe et auteure du livre Quels laits pour mon bébé? et le Docteur Marc Pilliot, pédiatre, ont répondu à nos questions.

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«Pourquoi les laits végétaux peuvent-ils s'avérer dangereux pour un bébé ? Que faire si mon enfant est allergique au lait ou intolérant au lactose ? », autant de questions qui surgissent à la suite du drame du bébé décédé à l'âge de 7 mois, nourri exclusivement au lait végétal, en Belgique. Pour répondre à ces interrogations, nous avons demandé l'avis de trois experts ; Dominique Eraud, médecin, acupuncteur, phytothérapeute et nutritionniste, Candice Levy, naturopathe et auteure du livre Quels laits pour mon bébé ?  et Marc Pilliot, pédiatre.

Tout d'abord, on ne parle ni de lait végétal ou animal pour un bébé mais de préparations pour nourrissons. On trouve ainsi 4 types de préparations en poudre pour nourrissons (PPN) dans la réglementation "qui sont définis par des directives très précises et très rigoureuses, avec l’obligation d’apporter les nutriments indispensables, précise le Docteur Marc Piliot. Ces laits PPN sont fabriqués à partir de protéines de lait de vache essentiellement, parfois avec des protéines de lait de chèvre ou encore à partir de protéines de soja".  « Le bébé décédé a lui été nourri avec des boissons végétales, qui n'ont rien à voir avec les préparations pour nourrissons, commente Candice Levy. Ces boissons contiennent de l'eau, du sucre mais très peu de nutriments ».

En réalité, il est vendu des laits qui n’en sont pas. En effet, le Dr Pilliot, l'expose : "en sachant que le lait maternel contient 10g/litre de protides et 670 calories/litre, la comparaison avec ces « faux laits » ou jus végétaux n’est pas tenable : le lait damande contient 5g/l de protides et 240 calories/l, l'avoine : 3g/l de protides, le lait de noisette : 4g/l de protides – 290 calories/l, le lait de riz : 1g/l de protides – 470 calories/l et le lait de soja : 30g/l de protides (mais de mauvaise qualité pour l’humain) et 390 calories/l". "Pour des nourrissons ou jeunes enfants, qui ont besoin de grandir, de grossir et de développer leur cerveau, ces jus exposent à de forts risques de déficits multiples, de retard de croissance et de retard du développement cérébral", alerte-il.


Si un bébé est intolérant au lactose ou allergique au lait, « il est donc possible de le nourrir avec des préparations pour nourrisson à base de lait de riz ou de soja, et ce dès la naissance si la maman ne peut pas l'allaiter, prévient Candice Levy. La préparation à partir de lait végétal sollicite moins le système digestif, que celle à base de lait de vache. « On peut donc aussi imaginer alterner biberons de préparation de lait de vache avec des biberons de lait végétal, à partir de 4 mois en cas d'inflammation aiguë, pendant une dizaine de jours, pour alléger le système digestif de bébé ». Dans tous les cas, si votre bébé présente des problèmes de peau, ORL ou digestif, il faut se demander si le lait est vraiment adapté et consulter un spécialiste. Des préparations pour nourrissons, formulées à partir de protéines végétales, peuvent être prescrites par des médecins.

Sur le site Ameli, on rappelle que « l'allergie aux protéines du lait de vache peut toucher les bébés de la naissance à 12 mois. Ensuite, dans la majorité des cas, elle disparaît peu à peu. Si votre enfant est concerné, vous pouvez : opter pour l’allaitement maternel et/ou des substituts du lait (certains étant pris en charge par l’Assurance Maladie) ; commencer prudemment la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois, en excluant tous les produits laitiers ou aliments contenant du lait. Une réintroduction du lait de vache (ou de ses produits dérivés) peut également être tentée vers 9 à 12 mois, sous surveillance médicale. »


Et qu'en est-il du lait de chèvre ou de jument ?
« Ces différents laits n'entrent pas dans la législation, on est dans un cadre marginal mais qui est tout à fait intéressant » précise la naturopathe. Candice Levy conseille le lait de jument (nous parlons ici encore de préparations en poudre) en cas de retard de croissance, pour des enfants qui ont des baisses d'immunité, qui n'ont pas été nourris avec du lait maternel ou encore pour les enfants nés par césarienne. « C'est un lait qui est très proche du lait maternel. Mais il a un inconvénient : il coûte assez cher » (ex: 52€ les 280 g chez Chevalait). Le lait de chèvre (Holle, Babybio...) peut, lui, être proposé à partir de 4 mois : « le lactose contenu dans le lait de chèvre est moins allergisant que celui du lait de vache. Cela peut parfois régler les problèmes d'allergies d'un enfant, mais tout dépend de la sensibilité de chacun ». 

A lire
L'actualité du sans lactose sur FemininBio
Sur le site de l'Anses, quels laits infantiles pour les moins d'un an?
Sur le site du Cercle d'Investigations Cliniques et Biologiques sur les Allergies Alimentaires: les produits interdits ou permis aux bébés en cas d'allergie aux protéines de lait de vache
Sur le site Ameli, la fiche sur l'intolérance au lactose et ses symptômes


A quel âge faut-il arrêter le lait ?
A cette question, les deux spécialistes répondent que cela dépend de l'enfant. Dominique Eraud précise « si on est vigilant, c'est lui qui vous fait comprendre qu'il en a assez et qu'il désire passer à d'autres aliments. Mais, d'autres éléments sont importants pour l'alimentation du bébé ».

L'experte conseille ainsi :

  • De préparer le repas de bébé en étant serein et heureux de ce futur moment qu'on va partager avec lui,
  • Si possible le changer avant le repas, car c'est plus agréable de manger « les fesses propres ». 
  • Pendant le repas, prendre son temps et s'adapter à son enfant : il y a des bébés gloutons et d'autres qui sont plus lents...
  • Être « présent » pour lui, c'est-à-dire, ne pas faire une autre activité en même temps (surtout pas le téléphone !)
  • Lui parler doucement, lui faire des compliments, et peut-être même lui raconter une histoire.

Pourquoi est-ce essentiel ? Car « on nourrit son enfant non seulement avec un aliment, mais aussi affectivement, c'est prouvé expérimentalement que c'est aussi important que l'aliment en lui-même » insiste Dominique Eraud.
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