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Vaccins : entre choix personnel et santé publique

Se méfier des vaccins au mercure
Anne-Corinne Zimmer
Anne-Corinne Zimmer
Mis à jour le 25 février 2021
En France, les vaccins ne sont pas obligatoire. Cependant, des campagnes de sensibilisation incite à faire vacciner son enfant. DTPolio, anti-coquelucheux, anti-tuberculeux... Quels sont les risques ?

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L’obligation

La France a longtemps été le pays européen qui imposait le plus de vaccins au cours des premières années de l’enfant. Depuis 2007, la seule vaccination réellement obligatoire en France (hormis les cas professionnels non traités dans cet article) est le DTPolio (combinant les vaccins anti- diphtérie-tétanos-poliomyélite). Sauf que le retrait du marché en juin 2008 du DTPolio à la suite de réactions allergiques inhabituelles n’a plus guère laissé d’autre choix durant plusieurs mois que de se tourner vers les vaccins combinant au DTPolio, la coqueluche et l’antihaemophilius b. Ces deux derniers sont recommandés, mais quid de la loi ?

Ensuite, le rappel, à 6 ans, du DTPolio est recommandé mais non obligatoire. Attention ! En cas de pénurie (comme en 2006, 2008) du vaccin combiné DTPolio, le vaccin "à dose réduite" d’anatoxine diphtérie "pourra être utilisé". Or, mieux vaut savoir que cette dernière indication a une autorisation de mise sur le marché (AMM) provisoire. Ce qui signifie qu’il doit encore faire ces preuves.

Les recommandations

Il est généralement admis que l’utilisation de vaccins multiples potentialise les risques d’effets secondaires de chaque vaccin. Quoiqu’il en soit, les pédiatres prescrivent sauf volonté parentale, un vaccin DTPolio comprenant aussi un antihaemophilus, responsable des méningites bactériennes, et/ou un anti-coquelucheux. Ils sont pentavalents.

Les parents devront préciser le type de vaccin qu’ils souhaitent. Il est pourtant difficile de prendre le risque de refuser le vaccin contre l’haemophilius influenza b, où le risque de séquelles n’est pas négligeable (15% de surdité). A noter : après 1 an, la vaccination en une seule dose suffit (vaccin HIB) et après 5 ans, elle n’est plus nécessaire. 

  • Le vaccin anti-coquelucheux est systématiquement injecté avec le DTPolio. Depuis 1998, on tente de vacciner davantage les adultes contre la coqueluche. Une recrudescence est observée chez les adolescents et les adultes avec des formes de coqueluches atypiques. Elles sont plus ou moins atténuées en raison des vaccins reçus durant l’enfance. Et s’avèrent aussi plus difficiles à diagnostiquer. D’où les risques accentués de transmission aux nourrissons de moins de 4 mois où elle prend des formes sévères qui doivent être surveillées.
  • Or, l’immunisation du bébé n’interviendra que 4 mois après les deux premières injections (95% d’immunisation après la troisième injection aux environs de 16 mois et pour une durée de 8 ans). Avant l’apparition de la vaccination, les mères transmettaient au nourrisson leurs anticorps. Avec la vaccination cette immunité naturelle a disparu, d’où les recommandations visant à répéter les vaccinations à l’âge adulte afin de diminuer les risques de transmission aux nourrissons.

La coqueluche est une toxine qui se combat bien avec des antibiotiques mais comme toutes les autres maladies infantiles dans ses formes graves, peuvent dégénérer en encéphalites avec des risques de séquelles.

 

  • Depuis 2007, le BCG, vaccin anti-tuberculeux n’est plus obligatoire. Il reste recommandé pour les enfants dits "à risques", ceux vivant en Ile-de-France, par exemple, plus touchée que d’autres régions. Il faut savoir cependant que le BCG ne cible pas le bacille de Koch responsable de la tuberculose pulmonaire, la plus répandue, mais d’autres souches du virus (tuberculose méningée et disséminée). L’efficacité du vaccin est estimée autour de 75% chez les nourrissons et il atténuerait les formes graves des tuberculoses.
Néanmoins, l’annonce de la fin de l’obligation du BCG a du soulager quelques médecins et pédiatres qui, depuis 2006, refusaient de l’administrer. A cette date, le Monovax a été remplacé par l’injection intradermique BCG SSD. Parmi les effets secondaires souvent notés, qui ont refroidi quelques ardeurs vaccinales : l’apparition dans les mois suivants d’une boule indurée et purulente, au point d’injection (sans douleur pour l’enfant).

La tuberculose pulmonaire se soigne avec des antibiotiques. Et chacun s’accorde à reconnaître que cette maladie a régressé dès le XIXè siècle partout où les conditions d’hygiène et de vie se sont améliorées. Et ce, bien avant la mise au point du BCG en 1921 et sa généralisation en France à partir des années 1960.

  • La campagne de vaccination contre l’Hépatite B a été lancée en 1996 avec un mot d’ordre "le baiser qui tue", soit la transmission se fait par la salive…information fausse  qui a paniqué la population. Au point qu’il faut encore le redire : le sang et les rapports sexuels sont les uniques modes de contamination confirmés dans les pays occidentaux. Ceci permet de mieux juger le moment opportun pour vacciner l’enfant. Ou pas. De nombreux médecins s’étaient prononcés pour la poursuite d’une campagne de vaccination en direction uniquement des personnes à risques (toxicomanes, professionnels de santé,..). Les chiffres connus en 1994 par le réseau des dons de sang font état de 0,2% de la population atteinte. Mais les parents sont-ils prêts à prendre le risque ? Un cas de conscience d’autant plus éprouvant qu’une nouvelle campagne de vaccination a de nouveau mis en avant de façon biaisée les chiffres de l’hépatite B, au moment où est mis sur le marché le vaccin hexavalent (6 valences avec le DTP obligatoire). Il faut rappeler ici que les accidents post-vaccinaux pour l’hépatite B ne sont et n’ont été reconnus par les tribunaux français que dans les cas où il y a obligation de vaccination comme pour les professionnels de santé.
  • Rougeole, oreillons rubéole. La suspicion à l’égard de ce vaccin trivalent a entraîné une baisse de la couverture vaccinale et les autorités sanitaires souhaitent la renforcer face à des foyers de rougeole qui réapparaissent : France, Suisse, Canada, Etats-Unis. La gravité de cette maladie infantile réside dans ces complications avec un décès sur 10 000 et les risques de séquelles. Celles que peuvent laisser les oreillons sont la surdité ou la stérilité masculine. Les enfants non vaccinés sont en fait protégés parce que les autres le sont. Une logique individuelle qui d’un point de vue de santé publique a ses limites.

Lire l'interview exclusive de Daniel Floret, Président du Comité technique des vaccinations

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