Expliquez-nous le concept The Assemblage ?
The Assemblage a été créé et conçu avec l’intention de soutenir l’évolution de l’humanité en donnant accès à des espaces qui repensent nos façons de travailler, de vivre et d’interagir les uns avec les autres, avec nous même et avec la planète.
A The Assemblage, les espaces de vie sont pensés comme des alcôves, afin d’expérimenter la meilleure version de nous même. Nous offrons des méditations journalières, une alimentation ayurvédique, des espaces d’intentions, des expériences de communauté et des conférences de membres. Il y a également des espaces de convergence pour ceux qui travaillent sur des initiatives qui nous mèneront au futur de l’humanité.
Nous avons deux immeubles à New York qui proposent du co-working, du co-living, un hôtel et des espaces de vie pour que les membres puissent exprimer l’ensemble de leur potentiel.
Comment le projet The Assemblage a-t-il germé en vous ?
Nous sommes à un point clé de l’évolution humaine et il devient évident que nous sommes en train de choisir entre évolution ou extinction. Je crois que l’évolution naturelle des humains est de prendre conscience de soi, de notre environnement et de notre connexion spirituelle en reconnectant notre esprit et l’intelligence de notre corps.
Quand j’ai commencé le projet The Assemblage, il est devenu évident que les compétences que j’ai acquises dans ma vie allaient servir ce projet. Et cela a été le point de départ de la manifestation de ma mission de vie qui est de créer des structures pour soutenir le nouveau paradigme.
Quels sont vos autres projets en cours ?
Actuellement, je me concentre sur la direction artistique de The Assemblage Park Avenue South, notre 3ème structure à New York, qui ouvrira au printemps 2019 pour les membres. Ce nouveau foyer pour notre communauté intégrera notre “ethos” dans sa version la plus évoluée et raffinée à ce jour et c’est une perspective vraiment excitante pour nous.
Je me consacre également à l’expansion verticale et horizontale du concept, à l’affinement de notre programmations, à étendre nos horaires opérationnels pour intégrer plus d'événements sociaux. Enfin, je travaille sur l'intégration de nouvelles villes et j’imagine de nouveaux espaces pour faire évoluer notre marque tout en répondant aux besoins de notre communauté.
Enfin, et cela est venu d’un profond besoin personnel de passer plus de temps dans la nature, je travaille sur un nouveau concept de réseau décentralisé de vie et de travail dans des espaces naturels. L’idée est de déconstruire la relation des humains avec la nature afin d’en recréer une autre, vibrante et harmonieuse, alliant systèmes de vie régénérants et durable et vie en communauté.
Quelle est votre vision des changements de paradigmes actuels ?
Selon moi, le nouveau paradigme consistera à vivre pleinement le potentiel de l’être humain, en reconnectant le corps, l’esprit et la conscience. Cela passera aussi par une restructuration de notre existence, qui bascule de l’état d’isolation à un état d’interconnexion et d’interdépendance de tout et tous. Notre évolution et notre survie sur cette planète dépendent de la reconnaissance que nous ne sommes qu’une partie d’un organisme, et qu’au lieu d’agir comme des cellules cancéreuses envers celui-ci, nous devons ensemble imaginer et développer des systèmes durables pour l’avenir.
Vous êtes architecte, formée en Suisse. Quel a été votre apport au niveau design et architecture pour The Assemblage ?
J’ai géré l'intégralité du procédé de création et l’installation initiale de The Assemblage. Mais j’ai choisi de sortir de mon rôle de Managing Director pour connecter et honorer mon côté créatif après que l’on a ouvert notre première structure de The Assemblage Nomade. Mon nouveau rôle en qualité de Chief Creative Officer est de maintenir l’intégralité de la vision et de l’ethos de la marque, tant au niveau physique qu’au niveau spirituel.
Ce rôle m’a permis de me concentrer sur la création des espaces en alignement avec ma passion. Et c’est dans cette optique que j’ai dû désapprendre les acquis de l’école d’architecture ! J’ai en effet réalisé que nous créons les espaces en fonction de l’apparence que l’on veut qu’il aient plutôt que ce que l’on ressent dans ces lieux.
Nous expérimentons les espaces avec tous nos sens, y compris nos sens les plus élevés et invisibles, mais nous sommes encore trop focalisés sur le visible. Je crois profondément que la magie de l’espace est dans l’invisible, dans l’intention et la signification qui s’y attache, à l’énergie qui y circule. Cela nourrit notre capacité inhérente et nos désirs inconscients de transcender la dimension matérielle.
Vous êtes très proche des cercles autour du féminin sacré, quel a été votre chemin à ce niveau là ?
Ma vie entière est consacrée à me connecter au Féminin Sacré, le Yin. Pour moi, c’est le lieu de convergence entre l’esprit et la matière, le royaume des sentiments, des expériences incarnées et de toutes les choses invisibles à l’oeil nu. Je suis touchée par le mystère des cycles de la Nature, le mouvement des planètes, la vie et la mort et particulièrement la connexion profonde entre les cycles de la lune et le corps féminin.
Découvrir cette sphère a complètement influencé chaque facette de ma vie, dont mon travail et mes réalisations créatives. Je dédie une partie de mon temps à l’exploration et l’ouverture de nouveaux portails dans ce domaine, tant au niveau personnel que collectif.
Quelle est votre vision de la Puissance du Féminin à ce moment de l'humanité ?
Je suis persuadée que nous avons l’opportunité de changer l’avenir de l’humanité en échappant à l’extinction car l’évolution dépend de notre reconnexion avec le Féminin, dont la représentation est la façon dont nous traitons notre planète. Le Féminin a été refoulé depuis des centenaires dans nos sociétés patriarcales et nous avons expérimenté la réalité au travers de cette notion limitée de qui nous sommes, de manière amorphe.
Nous voyons à présent émerger le Féminin à plusieurs niveaux dans la société. Nous sommes en train de transitionner de la compétition à la collaboration, de la peur à l’amour et de l’isolation à la communauté. Nous sommes en train de rééquilibrer les grandes forces qui régissent nos existences. Le pouvoir du féminin pourra s’activer lorsque le masculin lui laissera la place de s’épanouir et c’est grâce à cet équilibre que nous atteindrons le plein potentiel de l’humanité.
Quelles sont les femmes qui vous inspirent ?
Je suis profondément inspirée par les femmes et les êtres qui incarnent le féminin dans leur vie. Notre société est construite autour de valeures masculines, comme le fait que la notion de succès soit ancrée dans la compétition. Nous avons peu d’espace en dehors de notre intimité ou nos vies privées où nous pouvons incarner les valeurs du féminin en toute impunité. J’admire toutes les femmes silencieuses qui portent la flamme du féminin avec dévouement et un courage anonyme.
Quelle est l'énergie qui vous inspire et vous porte ?
Je suis captivée par la beauté de l’univers et intriguée par sa perfection mathématique, par l’algorithme qui régit tous les êtres humain et les êtres vivants sur cette planète. Je suis inspirée par le mystère de la Vie et je me réveille chaque matin avec en tête la question: “quel est le sens derrière tout ça”.
Comment prenez-vous soin de votre source au quotidien ?
Le fait de me connecter à mon corps au travers de la danse et de la méditation est une part importante de mon cheminement. Je pratique chaque jour et chaque semaine un rituel qui intègre la danse des 5 rythmes, une méditation en mouvement développée dans les années 1970 qui est issue des cultures indigènes et qui utilise des philosophies chamaniques, extatiques, mystiques et modernes. Ma danse matinale me permet de rester connectée à mon corps et ouvre mon esprit à l’écoute de mon intuition et libère les sentiments refoulés, me connecte à l’inconscient collectif tout en développant ma féminité.
Quelle est votre espérance aujourd'hui pour le monde ?
Mon espoir est que chaque être humain trouve le bonheur en soi pour que l’on puisse élever la fréquence vibratoire de notre planète et faire un nouveau pas de géant dans l’évolution de l’humanité.
D’origine Uruguayenne, Magdalena Sartori a grandi en Europe, dont Paris, auprès d’une mère célibataire féministe. Cela lui a donné un sens de la responsabilité qui accompagne le fait d’être une femme à notre époque, mais aussi l’opportunité de vivre l’expression d’une vie libre et indépendante en dehors des normes sociales. Elle a travaillé pendant des années en qualité d’architecte à Hong-Kong, Dubaï, Paris et Genève. avant de s'installer à New York , pour assouvir son envie de maîtriser le cycle entier de la création d’espaces.
La ville a depuis bercé tous ses rêves de façon extraordinaire.